Journal d’Alec raconte l’histoire d’Alec, une jeune fille juive déportée dans un camp de concentration en 1943. À travers son journal intime, elle exprime ses peurs, ses espoirs et son amour secret pour Nadia, sa meilleure amie. Partagée entre son attachement pour Nadia et sa complicité naissante avec Arlen, un jeune homme rencontré dans le camp, Alec lutte pour survivre tout en gardant l’espoir de retrouver celle qu’elle aime. Ce roman aborde des thèmes universels tels que l’amour, la survie et l’espoir dans les moments les plus sombres de l’Histoire. Destiné aux passionnés de récits historiques et de drames émouvants, Journal d’Alec souhaite sensibiliser sur les horreurs de la guerre tout en racontant une histoire d’amour sincère et bouleversante.

Extrait

15 mars 1943

Il fait froid ce matin. Un froid qui s’infiltre jusque dans mes os, qui me rappelle à chaque souffle où je suis. Les murs gris semblent se resserrer autour de moi, m’étranglant lentement. Pourtant, c’est ici que je me sens le plus en sécurité. Ici, dans le silence de mes pensées, loin des cris et des ordres hurlés en allemand.

J’aimerais pouvoir m’évader, ne serait-ce qu’un instant. Retrouver les rires que Nadia et moi échangions sous le cerisier, là où le soleil filtrait à travers les branches. Sa main frôlant la mienne par accident… ou peut-être pas. Son sourire. Celui qui me donnait le courage de croire en des jours meilleurs.

Je repense à hier soir, quand elle m’a regardée, ses yeux emplis de larmes qu’elle n’a pas laissé couler. J’ai voulu lui dire à quel point elle compte pour moi, à quel point j’ai besoin d’elle. Mais les mots sont restés coincés, bloqués par la peur de tout perdre. Alors j’ai souri. Un sourire faible, cassé, qui n’a fait que souligner le vide en moi.

Arlen m’a vue pleurer après ça. Il n’a rien dit, s’est juste assis à côté de moi, le regard perdu dans le néant. Lui aussi a ses cicatrices, même s’il les cache derrière des silences lourds. Je me sens moins seule quand il est là. Mais ce n’est pas Nadia. Ce ne sera jamais Nadia.

Je me demande si elle pense à moi, en ce moment. Si elle rêve, elle aussi, de jours plus doux, d’un endroit où l’on pourrait être ensemble, libres. Mais la liberté semble si lointaine… comme un mirage au bout du désert.