LA COMMODE ASSASSINE est un roman fantastique qui suscite de profondes angoisses chez son lecteur. Hyacinthe vit de la restauration de meubles. Un jour, il acquiert la commode Louis-Philippe ayant appartenu à la défunte grand-mère d’Elsa. Cependant, dès le début de ses travaux, il ressent un dégoût étrange envers ce meuble qui semble être doté de vie et… d’une malice malfaisante. C’est alors que des incidents se produisent, de plus en plus graves… et que Hyacinthe découvre l’histoire de cette commode maudite…

L’auteure joue avec les conventions du genre et réussit habilement à passer de la légèreté de l’enfance à une inquiétude profonde. Le récit est méthodiquement construit, les personnages sont solides et le langage est clair.

Extrait

Le sommeil de Hyacinthe fut tourmenté, peuplé d’apparitions sombres, de murmures, de bruits sourds, de voix qu’il ne parvenait plus à différencier. Vivait-il un rêve ou une réalité… ? La porte de sa chambre s’entrouvrit, émettant un grincement sourd. Une épaisse ombre noire glissa silencieusement jusqu’à se-positionner au-dessus de sa poitrine. Elle flottait lentement, passait devant ses yeux, l’examina comme pour scruter la profondeur de son âme, le contraindre à quitter son corps, tourbillonnante… effrayante… Il sentait sa force décliner… Le visage de la silhouette fantomatique devenait flou. Pris d’une totale immobilisation, il ne pouvait plus bouger, parler, ni émettre le moindre son. L’ombre le saisit par les épaules, le souleva et le secoua violemment. Elle susurrait à son oreille, mais il ne comprenait pas, ses cordes vocales paralysées. Hyacinthe ne pouvait lui exprimer son incompréhension, demeurait muet, son cri de terreur étouffé. Il ne savait plus s’il était éveillé ou en proie à un cauchemar. Un courant d’air glacial et l’ombre s’évanouit, le laissant retomber dans ses draps… le regard halluciné. Il a attendu l’aube… replié au fond de son lit, les yeux grands ouverts, avant de réussir à se lever.