Je me suis inspirée de ma propre histoire de petite fille rejetée, de la solitude et des abus qui ont parsemé ma vie. En cherchant désespérément l’amour et la reconnaissance, j’ai trouvé bon nombre de prédateurs, pour qui ma naïveté était une bénédiction et pour moi la déchéance. Je livre également l’acharnement sexuel dont je fus victime, et l’indifférence bien calculé de mes paires catholiques qui on préférer défendre mon agresseuse. Cette personne n’était pas n’importe qui dans cet échiquier portant croix.

La femme vampire est donc l’histoire vraie et terrible d’une trajectoire de vie sabotée et ce à peine conçue. Cela aura des conséquences qui auront modifié jusqu’à la racine de mon âme. Je suis née malgré les tentatives abortives de ma mère. J’avais bravé ma mise à mort en venant au monde ! Mon existence faite de quête d’amour sera secouée par des errances de toute sorte. jusqu’au jour où, j’ai fait la connaissance d’une femme alors que je travaillais dans une fondation catholique . Celle-ci changera définitivement ma vie.

Extrait

Nathalie, tu viens, m’avait-elle dit. Amélie, il faut que je parle avec elle, tu iras dans le bureau en face du mien et tu liras. Qu’est-ce qui lui prend, au Bonhomme ? m’avait chuchoté la gamine en usant du sobriquet très évocateur que certains enfants lui avaient donné ! Je ne sais pas ma puce, je ne sais pas. Durant le temps du parcours qui nous conduisait à son bureau, je sentais la sueur couler entre mes fesses. Une fois la porte fermée, elle m’avait demandé, sans préambule : « Est-ce que tu m’aimes Nathalie ? » Tétanisée par sa question, je me demandais si je pouvais enfin lui dire la vérité.
– Tu ne réponds pas, regarde-moi, aboya-t-elle. Assise bien au fond de son fauteuil, elle tenait un crayon qu’elle faisait tourner entre ses doigts maigres. Sa voix rauque de fumeuse me martelait la tête. Ses pupilles grises transperçaient son visage plus émacié que jamais.
Les yeux perdus dans la cour, je regardais les pigeons évoluer dans les rayons du soleil. « Tu sais à quel point je t’aime, poursuivait-elle. Tu m’appartiens. Si je suis en colère, c’est parce que tu me contraries. Tu sais bien que je ne veux que ton bien. »
Je me devais d’être conciliante. Je pensais tu es un vampire lubrique, voilà tout ! Aucun mot ne jaillissait de moi, mais je la regardais avec l’intensité de ma haine, en souhaitant qu’elle en perçoive la fréquence.