Dès mon adolescence et dans de nombreuses circonstances, j’étais submergé par la peur et la douleur. J’ai compris bien plus tard qu’elles étaient liées à ma naissance et à la déportation de mon père en Allemagne. Conscient de mon état et de ma confiance en la vie, j’étais prêt à risquer tout pour retrouver ma maturité. J’ai découvert la méditation et je suis parti en Inde pour un voyage initiatique de plusieurs années où j’ai trouvé ma naissance spirituelle. Cette maturité s’est épanouie et m’a offert une grande beauté et une nouvelle intelligence. J’ai perçu une créativité nouvelle dans toutes mes activités, notamment dans le bonheur d’écrire, de peindre et de marcher, ainsi que dans l’amour des petites choses et des êtres humains.

Ce livre traite de la liberté et de la paix revendiquées par la quasi-totalité de la population roumaine soumise à une dictature pseudo-communiste corrompue, soutenue par la police politique Securitate. Lucia, dissidente recherchée, ne veut pas rejoindre la résistance dans les montagnes roumaines. Pour elle, la question se pose de savoir comment rester non violente en temps de guerre. Elle décide alors de rejoindre la France pour trouver une liberté qu’elle n’a jamais connue. Dans sa fuite, elle traverse le fleuve Danube à la nage et rencontre en Bulgarie un moine qui lui dévoile un autre chemin, un chemin qui ne s’écarte pas des futurs possibles, où la liberté de décider existe. Un chemin spirituel et méditatif qui va bouleverser sa vie, un chemin pour tous ceux qui veulent écrire un autre chapitre de leur vie.

Extrait de La fille qui aime l’eau par Michel Nicolaus

«Elles sont dans les bras l’une de l’autre, Laura pleure en sanglotant, elle souffre. Après avoir essuyé ses larmes, elle retire sa montre de son poignet et l’offre à Lucia : « Tiens, tu en auras besoin.»
Lucia est très émue, se retient de ne pas pleurer, elle doit prendre une décision importante sans être manipulée par son égo.
Elle doit se lancer dans l’eau, dans le Danube. Un terrible doute perturbe son esprit, elle doit prendre une décision irréversible, elle doit se dépasser pour prendre cet engagement vers une nouvelle vie, si elle arrive à son but: la France, pour trouver une liberté qu’elle n’a jamais connue. Hésitante, désemparée, c’est Laura qui lui dit les larmes aux yeux.

« Saute ma chérie et ne perds pas confiance, accepte ta destinée.»

Elle s’est avancée vers le bord pour tremper ses pieds dans l’eau, dans le Danube, puis s’est aspergée avec ses mains, cette eau ne lui semble pas plus froide que lors de ses précédentes baignades, elle a hâte de nager car elle sait qu’elle frissonne d’angoisse, mais aussi à cause de la température de l’air et du petit vent, qu’une fois dans l’eau elle se réchauffera en nageant, une épreuve à sa portée pour traverser à la nage le fleuve Danube qui sépare la Roumanie de la Bulgarie, qui représente une distance de plus d’un kilomètre.»