Description
Contrairement aux trois livres suivants : Ehpad, j’entre en maison de retraite (Jérôme Pinon), Tu verras, tu seras bien… (Catherine Sarrazin-Moyne), Tu verras maman, tu seras bien (Jean Arcelin), l’ouvrage que je vous présente n’est pas écrit par un soignant professionnel exposant sa vision des Ehpad mais par une personne accompagnant sa mère prise dans l’engrenage du système hospitalier.
Il ne s’agit pas de mettre uniquement l’accent sur le manque de moyens ni les dysfonctionnements des Ehpad, bien que le sujet soit abordé car inévitable, mais plutôt de mettre en avant l’état d’esprit d’un fils torturé par le doute de bien faire ou mal faire, l’angoisse de prendre de pénibles décisions. D’un seul coup, une vie normale bascule à cause d’une chute, un fait divers courant mais lourd de conséquences, qui peut concerner toute famille.
C’est la découverte d’un monde inconnu et choquant vu par un accompagnant. Ce livre confie des émotions réelles et sincères déclenchées par la lente dégradation physique et mentale d’une personne chère. Il décrit notre impuissance face à cette machine implacable qu’est le milieu hospitalier.
En soutenant la campagne de ce livre, vous participez activement à nous faire prendre conscience d’un sujet que l’on refuse de voir tant qu’il ne nous concerne pas, pourtant nous risquons fort d’y être tous confrontés un jour.
« Les coups de fil se suivaient, les visites s’enchaînaient, mais ses questions étaient toujours les mêmes “Quelle heure est-il ? Pourquoi me donne-t-on de la soupe le matin ? Pourquoi je ne rentre pas à la maison ?” Ces questions que j’ai entendues des centaines de fois en fait n’étaient pas de simples questions mais le témoignage d’une grande inquiétude, d’une peur. Cette peur était celle de ma mère, c’est aussi celle de toutes les personnes âgées qui se sentant faiblir et diminuer cherchent un réconfort auprès de leurs proches. Ce ne sont pas des interrogations mais une souffrance exprimée à demi-mot, c’est un cri que l’on n’entend pas. Ils veulent nous dire “aide-moi”, “écoute ma souffrance”, “prends soin de moi”. Mais souvent nous sommes sourds, nous ne comprenons pas cet appel, car nous ne connaissons que très mal le grand chamboulement qu’ils subissent suite à la maladie, un accident ou l’âge et ce que devient leur vie dans les établissements de soins. Tout va bien, vous êtes en pleine forme et d’un coup votre vie bascule, un accident bête comme tous les accidents et vous êtes transporté dans un nouvel environnement, une nouvelle vie commence. Vous êtes confronté à l’inconnu, à un nouveau mode de vie qui n’est pas le vôtre. La vie en collectivité à l’hôpital. Il va falloir en comprendre le fonctionnement, les codes et pour cela, vous n’avez que peu de temps. Fini votre autonomie, maintenant vous êtes dans un système, une Machine qui vous retire tout pouvoir de décision. Si vous ne réagissez pas et n’en reprenez pas rapidement les commandes, si vous cherchez à lutter contre, ce qui demande un effort surhumain quand vous êtes en état de faiblesse, cette Machine se transforme en Monstre, en galère et vous entraîne vers un naufrage, le naufrage de la fin de vie. Vous vous sentez glisser, vos forces physiques vous abandonnent, il ne vous reste que la pensée, la pensée de s’en sortir, de rentrer chez soi. Mais la Machine est plus forte, elle vous aspire et vous propulse vers le fond de votre existence en vous enlevant tout espoir. »