Vous vous posez des questions sur la vie ? Moi aussi.
Vous aimez vous divertir ? Moi aussi.
J’aime que l’on me raconte des histoires. Et j’aime en raconter.
Savourez le quotidien, saupoudrez de spiritualité, voyez l’étrange. Et rendez-vous à l’évidence. Tout cela, c’est la vie. Elle est pleine d’aventures. Bienvenue à la Céphéide.

Serions-nous guidés ?

Rencontres et opportunités se présentent de façon inattendue. Toutefois elles ne sont jamais le fruit du hasard… Ismène, installée dans une ville comme une autre, dans un travail comme un autre, se voit proposer un changement de vie. Elle entraîne à sa suite sa nouvelle amie et son fils. La Céphéide accueille désormais une famille sans lien du sang, attendue et vouée à grandir. La maison et sa fresque intrigante sur le sol de l’entrée font entrevoir un monde que l’on dit invisible. Car le lieu si convoité recèle ses propres secrets. Ceux du passé et ceux du futur. Tandis que l’étau avide se resserre autour de la propriété et de ses habitants, ils devront regarder le passé droit dans les yeux. Un événement mystérieux se prépare. Que faut-il savoir, ou ne pas savoir ? S’ils ignorent pourquoi ils sont là, ils comptent bien décrypter les symboles et être prêts…

Extrait

Mais ce jour-là, maman n’était pas là. Et la colère a commencé à grossir et n’a trouvé que les petites. Elle connaissait bien les moments où la colère grossissait. Avant qu’elle ne décide de les attraper, le mieux était de disparaitre. Parfois, ça aide. Et d’autres fois, comme celle-là, la colère décidait de les suivre et la porte de la chambre n’était pas aussi efficace que maman pour la retenir.

D’abord, il y eut le bruit du verre que la petite a lâché. Il a explosé en mille morceaux sur le sol, envoyant de petites étoiles brillantes dans toutes les directions. La grande savait bien que la chose à faire était de déplacer l’enfant pour épargner ses petits pieds, prendre le balai et la pelle, traquer les petites étoiles dans tous les coins et les interstices. Elle n’en eut pas le temps. C’est la colère qui a bondit du fauteuil en criant très fort. Elle n’a pas pris l’excuse du verre cassé et de la petite fille en danger, non. C’était la faute de celle-là qui cassait les choses, ne savait pas faire autrement et venait ajouter à la journée des trucs qui ne devaient pas y être, puisqu’elle n’apprenait rien, sûrement pas avec l’autre qui lui passait tout. Et la colère avança d’un pas. La grande saisit le bras de la petite qui, tétanisée, ne savait plus faire un geste. Elle força le mouvement et la tira jusqu’à la chambre, quitte à écorcher les petits pieds. Ce ne serait pas suffisant, elle le savait bien, mais il fallait commencer quelque part. Une fois la porte fermée, elle réfléchit très vite, ouvrit la fenêtre. Il était possible de sortir par-là, puisque la maison était de plain-pied. Et la lumière est apparue. Toute ronde et si brillante que ça débordait de partout. Elle bougeait et montrait à la grande ce qu’il fallait faire. Par là. La petite a voulu grimper sur la fenêtre mais la grande l’a retenue et tirée d’un coup sec vers le placard. Heureusement il était bien rangé, elles avaient pu se glisser au milieu des boites de jeux, d’un ballon et des chaussures, et fermer la porte avant que la colère n’arrive et ne voit la fenêtre ouverte, commence à vociférer avant de l’enjamber furieusement et s’éloigner bruyamment. Les sœurs, yeux dans les yeux, les uns embués et flous, les autres souriants pour rassurer, ne bougeaient plus. Il faudrait attendre. Et elles ont attendu. Longtemps. Entendant la colère rentrer de l’autre côté de la maison, ouvrir à nouveau la chambre et toutes les pièces, puis téléphoner à grand cris et à coup d’accusations. Puis plus rien pendant un moment. Et maman était rentrée. Et la colère s’était réveillée tout de suite. Après de grandes phrases dites très fort, ça n’était plus que des cris, puis des bruits très forts, des chocs dans les murs qui faisaient trembler les autres murs de la maison. Puis des bruits sourds, et seulement quelques grognements de la colère. Après quelques mouvements et des bruits de choses et de pas encore, dans l’autre chambre et le reste de la maison, ne restait que le silence. Les petites attendaient que maman vienne ouvrir la porte, leur sourire et les câliner. Elles attendirent très longtemps. Puis il fallut bien sortir, la petite réclamait les cabinets. Et tandis qu’elle courrait jusqu’au trône, inquiète de croiser la colère, la grande entra dans le salon.