« La Loge » c’ est  l’histoire d’une modeste maisonnette de vigneron forezien et le bonheur que j’ai pris à lui redonner vie et en faire la dépositaire de mes ruminations. Je me suis imprégné du lieu pour du haut de cet ermitage, et consigné quelques considérations philosophiques. Je souhaite vous faire participer à la création de ce livre que l’on peut percevoir comme une cure de jouvence, une invitation à repenser ses projets de vie. En posant sur le monde qui nous entoure, un regard nouveau. L’impression de respirer à pleins poumons, un grand bol d’air vivifiant.

Tout est proposé, rien n’est imposé dans cet ouvrage qui voudrait vous rendre accro au bonheur.

Extrait

La loge, c’est la modeste maisonnette du vigneron. Sans cette sentinelle, point de vigne digne de ce nom. Très utile pour ranger les outils nécessaires au travail de la terre et en cas d’inclémence du climat, c’est une remise et un refuge pour attendre des cieux plus souriants. Mur en pierre, surmonté d’un toit de tuiles creuses. Une porte et une fenêtre. Depuis longtemps, mon insatiable besoin d’écrire était contrarié par le vacarme assourdissant et la fureur du monde. Je devais me rendre à l’évidence, trouver un lieu retiré, calme où reposer mon écritoire, s’imposait. Une loge a répondu à ces critères. Quelques travaux inévitables furent engagés dans lesquels je me suis investi avec bonheur ; toiture refaite, murs blanchis à la chaux, changement des ouvertures vétustes, installation d’un poêle à bois, d’une table et d’un lit. En rejoignant cet ermitage Forézien, je m’inscris dans une expérience de la vie rurale, j’endosse le statut du vigneron.

J’ai débroussaillé le terrain, planté quelques pieds de chardonnay afin que cet endroit retrouve sa pertinence. Pas  question pour moi, de détourner ce terrain de sa fonction originelle.

Je me délecte de ce même paysage devant lequel des générations se sont, sans doute, extasiées avec plus au moins de bonheur.Comme lui, j’ai chargé mon véhicule pour aller me retirer à la loge de vigne de Claudius, là-haut sur les coteaux du Forez. Je m’y rends seul, pas de « Bichette » pour accompagner ma solitude dans cette retraite d’ermite. Afin de rester en accord avec le passé, pas d’eau ni d’électricité dans ce site isolé. Mon équipement comprendra, à part de la nourriture, une réserve de livres pour le séjour. Pour l’éclairage, la lumière des lampions animera les murs blanchis me permettant de prolonger mon travail du jour jusqu’à tard dans la nuit. Moins obscure, celle-ci est devenue moins oppressante. Les bûches dont j’aurais alimenté le poêle maintiendront une douce chaleur pour que le soir puisse s’établir lentement.

La nuit a mis le jour pour s’installer.