Des philosophies, des penseurs sont mis à l’écart, car ils dérangent diverses certitudes sur les limites du monde et de l’esprit. Qui a entendu parler de « l’enseignement oral » de Platon, ésotérique ? Qui lit, en adversaire de Kant, certains rêveurs, hérétiques, illuministes ? Il faut découvrir ou retrouver ces traditions qui préfèrent la vie dans les bois de Thoreau aux conférences de Michel Foucault, les fantaisies de Rudolf Steiner sur les divers corps de l’homme aux investigations logiques de Wittgenstein.

Extrait

La paraphilosophie, c’est le contraire de l’absurde et de l’insignifiance.

Tout est lié, et par une même Énergie, qui donne Vie et Sens. Comme dit Giordano Bruno, « la Terre est animée non seulement d’une âme sensitive, mais aussi d’une âme rationnelle. »

En début comme en fin de réflexion s’imposent cet état de fait et cet arrêt de la pensée : le cosmos est mystère. Le Bien que nous partageons reste énigmatique. Le pourquoi et le comment du lion ou de l’Être demeurent une merveille, en d’autres termes une splendeur à rendre muette l’analyse. Qu’on soit superficiel ou profond, l’Existence reste un rébus, pour chaque conscience. Le cosmos maintient son mystère, non pas face à nous, mais en nous, à travers nous. Le cosmos est un mystère dans lequel nous sommes inclus, impliqués, une écriture secrète dont nous ne déchiffrons que des bouts de phrase, dont nous sommes quelques lettres. La raison d’être de l’Être échappe à la raison, peut-être pas à certaine expérience, celle d’un cosmos un et total, d’un humain riche de pouvoirs méconnus.

Les philosophes peuvent se priver d’expérience cosmique, mais s’ils la cherchent, s’ils l’éprouvent, ils jouissent du Mystère du monde, ils gardent le goût des étoiles, l’appétit du Sens, la saveur de l’infini dans le fini, ils ont un regard sur le fond caché des choses.

On peut se passer d’expérience cosmique et de paraphilosophie comme on peut se passer de cheveux. Le philosophe est un chauve, le paraphilosophe un chevelu.