Extrait de La petite bourgeoise par Daniel Hervant

« Dans le tempo ils prennent conscience du dédale des chemins qui les a conduit l’un à l’autre, qui les a même révélé à eux-mêmes pour finir par aboutir à la symbiose, au prix d’obstacles dirimants, la quintessence, ou seul le puits des âmes est à même de les produire et les unir à jamais.

La frontière passe devant leurs yeux goûteux et très avide, les paysages s’avancent comme une pellicule du film à sens unique, ou la chaleur tiède festoyante ibérique sonne comme un appel ; étape par étape ce profil le beau comme le laid, le Topo ralentissant devant la zone industrielle grise de la vallée de Donostian, dans un amas de ferrailles torturé dans un sens et dans l’autre, sortie d’un monstre monolithique dans des d’innommables fumerolles, cédant la place aux cohortes de bateaux de pêche du port oriental de la baie de la concha, baignant dans une eau huileuse au ciel brumeux parsemé de mouettes criardes voltigeantes.

Le Topo entre en gare de San Sébastian, c’est le terminus pour les accueillir tels des convives. La porte du Topo s’ouvre, d’un pas décidé apparaît le talon de Stella, le premier à se poser sur le quai pour signer de son empreinte leur venue. C’est un autre monde dans lequel ils s’avancent, les cartes semblent rebattues, mais il existe des connections opérantes voir invisibles pour ceux ignorant leur existence. Mika a bien répondu à cet appel d’un ailleurs, embarquant Stella dans une belle constellation de sillons et d’aiguillage. Ils foncent vers la sortie de la gare de San Sébastian dans un seul tenant, au cœur de la ville aux multiples visages ethniques et influences diverses qui ne tarde pas à les interpeller. »