Si cette histoire affronte l’éternel sujet du bien contre le mal, il y est aussi question des plaisirs simples comme des plaisirs salaces ; du trouble face aux ambiguïtés liées au sexe et à la violence. En parlant trouble ou dualité : qui est donc ce mage noir qui ronge le pays ? Et si pour une fois le monde des héros s’ouvrait sur la différence ? Quelle jouissance de faire vivre sur un pied d’égalité, un androgyne, une femme et un homme !

Le sorcier Nerphéus, Dame De Caneline, le chevalier de Böh, Yseult l’androgyne, et Hagarda l’étrange météorite, ont un destin extraordinaire. Les rencontrer, c’est voyager vers un ailleurs.
Lorsque vous ouvrirez le livre, aucun d’eux ne s’échappera. Vous ! prenez garde ! Attendez-vous à quitter votre siège douillet !
L’humain s’endort parfois, le ciel, lui, ne dort jamais. Les météorites y exultent ! Alors, quand une pierre ovoïde s’échoue dans le jardin d’un type étrange, que craindre ? Et puis à Estérandal il y a des hommes au cœur noble, il y a des femmes généreuses, il y a sans doute des humains différents, ni homme, ni femme, ou peut-être les deux ? Des « Ils », des « Elles » ou des « Ielles » ?
Qu’importe le genre quand les êtres sont exceptionnels…

Extrait

Dans la ville d’Estérandal vivait un artisan de grand talent. Tout ce que cet homme au regard sombre touchait se transformait en objet rare. Il semblait assez jeune, et pourtant, le nombre de métiers qu’il avait exercés laissait supposer un âge avancé. C’était une personne un peu sauvage. Nul dans la région ne connaissait ses origines et il ne fréquentait aucune société de la cité. Malgré, ou peut-être à cause de cela, chacun voulait porter une de ses réalisations extravagantes, et toujours d’une grande élégance ; car depuis deux lunes, dans un quartier désert, l’intrigant personnage avait ouvert une boutique de rêve.
Des bruits couraient… On disait qu’en divers pays, on l’avait connu costumier, chaudronnier et ferronnier, charpentier, tailleur de pierre, orfèvre et bijoutier, on pourrait même dire « faiseur de pierreries ». Il avait réalisé de véritables chefs-d’œuvre dans tous les domaines !
En vérité, personne ne savait rien. D’où venaient les premières rumeurs ? Mystère ! Mais broder sur ce que l’on ignore est un passe-temps délectable un peu partout…

Aujourd’hui, la minuscule boutique renferme des trésors. Quand on a la faveur de passer le pas de la porte cintrée, quelques sons de grelots invisibles « fredonnent » votre visite au rythme de fumées étonnamment teintées. De doux et lourds parfums capiteux vous envoûtent et des accroche- rêves plus aériens qu’une brise de printemps vous caressent au passage…

Mon roman fait vivre une personne androgyne. Comme je n’ai pas trouvé, dans la riche langue de Molière le pronom personnel qu’il me fallait : il et elle se sont épousés, ni pour le meilleur, ni pour le pire, mais plus simplement pour la justesse, devenant ainsi « ielle »…