Dans la Vérité derrière les murs, je raconte mon enfance, une histoire marquée par la violence, la solitude, l’incompréhension… J’écris pour ne plus étouffer, pour mettre des mots sur ce que j’ai longtemps gardé en moi. J’écris pour donner un sens à ce que j’ai vécu, et peut-être, pour aider d’autre à trouver leur propre vérité.
C’est un témoignage brut, sans fard, ou je plonge dans les souvenirs qui m’ont façonné. Ce n’est pas seulement l’histoire d’une enfance, c’est aussi celle d’une quête : comprendre, pardonner, avancer malgré tout.
Aujourd’hui, je veux que mon histoire serve. Qu’elle aide à comprendre, à entendre, à voir ce qu’on préfère souvent ignorer. Et si mes mots peuvent ne serait-ce qu’ouvrir une brèche dans le silence de quelqu’un d’autre, alors ils auront eu un sens.
Pendant longtemps, j’ai cru que le silence me protégerait. J’ai cru que certaines histoires devaient rester enfermées, que les souvenirs finiraient par s’effacer d’eux-mêmes. Mais j’avais tort.
J’ai choisi de raconter ce qui m’a construite, ce qui m’a brisée, et ce qui m’a permis de me relever. Ce livre n’est pas seulement un témoignage, c’est une libération. Écrire, c’est mettre des mots là où il n’y en avait pas, c’est refuser d’oublier et, surtout, c’est dire à ceux qui traversent les ténèbres qu’ils ne sont pas seuls.

Ce livre est mon histoire. Mais peut-être qu’en le lisant, vous y reconnaîtrez aussi une part de la vôtre.

Les cris résonnaient dans tout l’appartement. Le genre de cris qui vous tétanise, même quand vous y êtes habitué. Ma mère hurlait, son visage déformé par une colère que je ne comprenais pas encore. Mon père, assis sur la chaise à la table de la cuisine, regardait dans le vide, comme si les hurlements étaient un bruit de fond à ignorer. Je voulais qu’il se lève, qu’il dise quelque chose, qu’il fasse cesser tout ça. Mais il ne bougeait pas.
J’avais huit ans, et j’observais la scène depuis le couloir, cachée derrière la porte de ma chambre. Mes frères et sœurs dormaient, ou faisaient semblant. Je me sentais seule, piégée dans ce chaos que je n’avais pas choisi.
Ma mère se mit à jeter tout ce qui se trouvait sur son passage, télécommande, fringues, assiettes, télé. Le fracas des morceaux brisés contre le sol m’arracha des sursauts. Elle vociférait, elle était dans une rage folle qui semblait la vider de toute énergie. J’avais envie de courir et de la prendre dans mes bras pour la ramener à la raison, mais je savais que je n’avais pas le droit. À la maison, on ne se réconfortait pas.
Mon père finit par se lever. « Ça suffit, tu es malade, tu fais peur à voir, murmura-t-il. Elle éclata de rire, un rire glacial, presque inhumain, qui me fit reculer d’un pas. Puis elle se tourna vers moi, comme si elle savait que j’étais là.
“Tu as peur de moi, toi aussi ?” Sa voix était calme maintenant, presque douce. Mais ses yeux… étaient remplis de quelque chose que je ne comprenais pas.
Je ne répondis pas. J’avais appris qu’il valait mieux se taire.
Ce soir-là, j’ai compris que, dans cette maison, il n’y avait ni refuge ni héros. Juste le silence, les éclats de vaisselle, et une peur qui ne me quittait jamais.