Ce premier livre est le récit de mon parcours personnel en tant que jeune engagé volontaire au sein du plus vieux régiment parachutiste de France, m’ayant amené des bancs du lycée jusqu’aux inhospitalières terres afghanes en tout juste deux ans. Il est aussi un message à tous les Anciens en éventuelle souffrance psychologique afin d’inciter à prendre la plume et raconter la vie ordinaire de ce métier extra-ordinaire. Dans tous les cas, que vous soyez militaires en activité, retraités, amateurs d’Histoire et d’aventures ou bien futurs engagés, ce témoignage unique de la vie quotidienne au sein de la ‘Grande Muette‘ attisera à coup sûr votre curiosité.

Extrait

Je fus surpris d’entendre le Lieutenant demander à la radio à un autre chef de groupe :
« – Ok, est-ce que tu as tous tes enfants avec toi? »
Je n’avais alors jamais entendu cette expression, la trouvai curieuse mais dans cette situation, mieux valait en effet nous sentir comme une famille. J’entendis la réponse et compris que personne n’était blessé et que nous étions juste séparés. À peine avions-nous eu un peu de répit qu’un nouvel échange de tirs assez proche retentit mais venant d’une direction différente, me fit penser que l’ennemi était soit en train de nous contourner, soit pire en train de nous encercler. Cette idée me fit froid dans le dos et décelai de la crainte dans certains regards car personne ne savait combien ils étaient, où ils étaient et s’ils n’étaient pas en train de se rapprocher pour venir nous tuer. Nous avions voulu la guerre, nous y étions en plein et ce n’était vraiment pas drôle. Je ne laissai cependant pas la peur m’envahir et regagnai rapidement mes esprits car étions tout de même une bonne dizaine dans une sorte de cour entourée de hauts murs donc relativement bien protégés.

Quelques minutes passèrent et je pris place à l’entrée afin de surveiller la ruelle d’où nous étions venus. Aussi surprenant que cela puisse paraître, j’aperçus une femme en plein milieu, ramassant les branches que la violence des tirs avait brisées. Visiblement, la situation n’était pas dangereuse pour elle alors que nous nous terrions de notre côté derrière d’épais murs. Je l’observai récupérer ce qui traînait là puis elle disparut à travers une habitation. Je ne compris pas vraiment cette scène certes anodine mais lunaire au vu des circonstances et la situation semblant se calmer, il fut décidé de faire exploser un des murs de l’enceinte à l’explosif pour que l’on puisse sortir de l’autre côté et nous regrouper à l’abri des vues.