Vivre en bonne santé, à 82 ans, est une chance, mais tout peut basculer lorsqu’un prétendu remède devient un poison. Une politique sanitaire ne répond pas forcément à des besoins sanitaires, elle reste avant tout une politique. Les effets secondaires du vaccin contre la covid 19 font partie des non évènements. Au lieu de dénier parfois les faits, les professionnels concernés devraient accepter de douter, et en informer les responsables gouvernementaux de la santé. Trois jours après avoir subi la deuxième vaccination contre ce virus, de fortes douleurs abdominales persistantes nécessitèrent une hospitalisation pour une pancréatite déclarée, sans problèmes alcooliques ou alimentaires antérieurs. Les conséquences létales évitées, il faut désormais vivre avec. Une cure thermale dans la station de Châtel-Guyon permit d’améliorer une santé devenue fragile. Ce fut également un moment exceptionnel de retour sur soi, et de rencontres aussi riches qu’inattendues. Ces moments de solitude, de confidences et de partage permettent de réfléchir sur le sens de la vie. Dans sa chambre d’hôtel, l’auteur décida d’en faire un récit destiné à chasser les pensées négatives, car l’existence n’est pas une fatalité. Elle exige prudence et sens de la responsabilité. Faute d’avoir observé la première, on ne peut que se soumettre à la seconde. Mais quoiqu’il arrive, la vie ne sera toujours qu’un instant de bonheur. Alors, il faut l’accepter telle qu’elle nous est donnée, et savoir en saisir l’instant.

Extrait

Dans notre univers de conflits, aimer devient l’apanage des forts, haïr, celui des faibles. On peut haïr par jalousie, échec, cupidité, ou tout autre sentiment d’infériorité. Les ressentiments sont multiples et le plus souvent inexplicables ; les forts s’en séparent, les faibles se comparent. Tout repose dans la recherche ou non d’un idéal. Les esprits sains connaissent leur valeur, leur volonté, leur énergie, les autres s’enferment dans l’amertume. Ce n’est pas seulement lié à l’intelligence ; il y a l’éducation, le sens de l’effort, ou la croyance pour « sublimer » notre être. On peut aboutir à la dépression et au suicide. Pour vivre heureux, il suffit de s’accepter tel que l’on est, en positivant, mais ce n’est pas suffisant. La destinée décide, et nous devons toujours faire contre mauvaise fortune, bon cœur, même si l’exercice est très difficile. Il ne suffit pas d’être heureux pour ne pas haïr ses congénères, car le bonheur est une notion tellement relative. On peut s’émerveiller du sourire rayonnant d’une carmélite, mais quelle en est la source ?

La foi, la prière, la grâce, ou l’isolement apportent sans doute autant de contraintes que de sécurité ? Doit-on l’envier pour autant ? Quelle existence plus contraignante que la règle monacale, celle qui vous incite à aimer les autres, tous les autres, quels qu’ils soient, et qui vous enferme dans un quotidien immuable, pour prier, dans l’observance des rites propres à son Ordre. La vie d’un moine soumis à la communauté ne doit pas réserver que des moments d’extase, car elle implique l’acceptation perpétuelle de soi-même et des autres. L’humilité et la foi en sont peut-être les secrets. Le bonheur ? de quoi est-il la conséquence ? …

(Extrait Chapitre 9 Vivre sans haine)