Pour Pierre, l’enfer c’est l’insupportable solitude. La nuit de Noël, il tente l’irréparable. Heureusement, on a tous une bonne étoile. Encore faut-il la reconnaitre quand elle frappe à votre porte. Saura-t-il capter les lumières qui changeront sa vie? L’enfer, ce n’est pas toujours les autres. Au contraire, s’intéresser aux autres, savoir reconnaitre sa bonne étoile, lui ouvrir sa porte, son âme et partager la lumière de la vie. L’originalité de mon histoire est dans la rencontre improbable entre un homme plutôt bourgeois aisé et de trois SDF à la dérive. En participant à sa création de mon livre, les gens, en cette période de mal-être où les doutes sont partout, reprendront confiance dans l’humanité et la beauté des sentiments.

Extrait

Lorsque arriva le moment de se séparer, Momo le vieux boiteux et Boris le jeune émigré russe proposèrent d’accompagner Pierre un bout de chemin le long du canal, histoire de se dégourdir les jambes. Les trois compères marchaient en titubant légèrement. Pierre, un peu ivre, appréciait la présence des deux sans abris. Des êtres exclus de la société, comme lui ce soir. Son petit cœur meurtri d’imaginer des familles réunies dans leurs appartements illuminés. Mais à ce moment la fête était finie. Le jour commençait à se lever lentement. Dans un silence bien plus glacial que la température. Tout à coup, Momo et Boris firent un demi-tour rapide en disant : – Joyeux Noël monsieur Pierre. Il est temps de rentrer. Alors, notre homme désemparé sentit sa dame solitude qui le happait de nouveau. Il voulait éviter de penser à sa situation. Mais son ordinateur interne se remit à brouter.
À chaque soubresaut, c’étaient les mauvaises idées qui éclaboussaient son mal être. C’est alors que, la seule solution qui pouvait arrêter le carnage de son esprit et les meurtrissures de son corps, devint pour lui une évidence. L’esprit déjà dans la brume, Pierre grimpa sur le parapet du canal, prit une grande inspiration, ouvrit grand ses bras et s’élança pieds joints dans l’eau glacée. À cet instant, Momo et Boris, qui s’étaient attardés pour se soulager contre un arbre, juste sous la pancarte « Défense d’uriner », comprirent en un éclair ce qui venait d’arriver.