Ce récit vous plonge dans notre quotidien pendant près d’un an. Il décrit la vie d’un enfant né trop tôt, mais aussi celle d’une jeune famille qui apprend à se découvrir chaque jour et à fonctionner comme une équipe.

C’est un livre qui raconte notre histoire : l’arrivée de notre premier enfant, nos questions, nos doutes, nos émotions, nos sensations, nos angoisses, nos peurs, mais aussi ma première année en tant que maman. Il évoque la découverte du rôle de parent, particulièrement pour des parents de prématuré, au sein du service réanimation-néonatalogie. Prévu pour avoir le poids d’une citrouille, notre fils pesait finalement celui d’un ananas : l’ana-naissance.

Ce n’est pas seulement notre ressenti qui est évoqué, mais aussi les points de vue de près de 300 femmes et hommes qui nous confient leurs sentiments. Une partie des bénéfices sera reversée à l’association SOS Préma, dont je suis bénévole.

Extrait de  L’Ana-naissance  de Mathilde Coco

La soirée passe. J’ai toujours très mal au ventre, sans sensation de vagues comme dans les livres que j’avais lus auparavant. Je n’arrive pas à dire si c’est toutes les 5 minutes, 10 minutes… Mon ventre est dur tout le temps. La sage-femme me donne un médicament assez fort et me dit que j’ai déjà été auscultée à 20 heures, sans raison de s’inquiéter. J’envoie des messages à la famille, je joue aux Sims. Sébastien fait des petites siestes sur un fauteuil. Je vais souvent m’asseoir aux toilettes. J’ai l’impression d’avoir envie d’aller à la selle tout le temps. Je ne comprends pas ce qui se passe ; je prends une longue douche chaude… mais ça ne fait rien.
À un moment, je dis à Sébastien : « Je veux la péridurale quand j’accoucherai. ». Je ne me rends pas compte que j’ai de vraies contractions à ce moment-là…

Dimanche 5/9/21
À 2h du matin, je demande et insiste auprès de la sage-femme pour m’ausculter.
Elle me dit : « On vous a déjà auscultée à 20h et tout allait bien ! »
Ma réponse : « Si, si, je pense qu’il faut jeter un œil, car je souffre et c’est bizarre, je sens comme une poussée… »
« Oh, vous êtes ouverte à 4, il faut filer en salle de naissance, » répond-elle en s’agitant.
Sébastien et moi nous regardons, ahuris.
« Maintenant ? Maintenant ? Mais nous ne sommes pas prêts. »
Il est un peu désorienté, il demande quoi prendre en affaires, où les mettre… Nous reviendrons dans la même chambre après ? Je n’ai pas de vêtements pour le bébé.
Nous descendons tous les trois en fauteuil roulant à bonne allure. Nous nous réinstallons là où nous étions en arrivant, soit en salle de naissance. La gynécologue arrive tout sourire et nous dit : « Finalement, c’est pour aujourd’hui. »
Il semblerait que oui.