Placée à la DDASS à 14 ans, le tracé d’une jeunesse se bouscule entre déchéances et la pêche à ses propres rêves. Un combat de vie contre un espoir d’avenir. Un monde où les codes bordent aussi la solidarité. Voilà ce que partage « l’aube de nos jours ».
Transmettre l’espoir de croire, parsemer le rêve de prendre une place dans le monde. C’est toute l’ambition de ce livre. À l’image d’une nouvelle naissance. C’est la force de croire en ce qu’on ne croit plus. Soi. Se dessiner un monde avec ses peurs et ses miettes de joies.
Le seul combat pour croire en la vie et ses mystères.
Commander cet ouvrage pour comprendre, pour avoir un regard sur la réalité des enfants placés.
Participer à porter haut leurs voix. Celles de ces enfants que l’on n’entend pas.

Extrait

Le début de semaine ramène sa cadence et les bruits du petit matin.
Sans activité scolaire, je suis levée assez tôt, le réveil des autres ne s’inquiétant pas de savoir qui s’enveloppe encore dans la nuit. Les couloirs se font corridors quand l’escalier tambourine de ces pas pressés. Les éducateurs ne vérifient pas mon réveil en me voyant dès l’aube au petit déjeuner.
La matinée passée, au déjeuner où dorénavant je dispose d’un tête-à-tête quotidien avec la directrice et son équipe d’éducateur, on sonne à la grille.
Louisette la cuisinière ouvre la grille quand, à son retour elle fait vibrer sa voix : ___ la jeune fille est là !
Une nouvelle arrive et les éducateurs ne nous l’ont pas dit ! pensai-je.
De fait, Madame Roguera et Astrid l’éducatrice présente se pressent à la porte. La jeune fille qui entre me plaît de prime abord. Sans même parler, elle reflète le vice des sans vertus.
Son regard trouble d’avoir sûrement trop fumé se plisse sous des yeux rouges. Sa tignasse brune, frisée, relève le teint de sa peau mate.
Les adultes avec elle s’affairent dans le bureau des éducateurs, pendant que je termine de débarrasser la table avec Louisette.
Je remonte dans ma chambre sans la fermer guettant leurs montées, attendant de savoir quelle chambre sera la sienne.
Une dizaine de minutes s’écoulent, soudain d’une présence imminente s’élève des échos de voix et des grincements de plancher jusqu’au deuxième étage.
Le premier soir, la nouvelle fait parler d’elle. La faim du repas à peine assouvie, la sortie de table immisce les prémices d’une tension dont elle se fait l’éloge des premiers mots éclatant en une bagarre que les éducateurs ne suffisent pas à maîtriser sous l’ambiance échaudée.
Mon sentiment ne m’a pas trompé, elle se pavane bien des airs de rues.
La gloire de sa folie manifeste aux autres de ne rien tenter avec elle.
Une fois seulement elle se battra, une fois seulement elle montrera ce dont elle est capable.
Par la suite, aucune broutille ne retentit de près ou de loin contre Hassna la nouvelle.