Le jeu de mots qui constitue le titre du livre nous donne déjà pas mal d’indices quant à la réflexion qui s’y construit. L’avis des autres ou La vie des autres interroge l’impact de nos vies sociales sur la construction du SOI. Comment devenir réellement un être autonome et prendre des décisions avec lesquelles nous sommes parfaitement en accord ? Comment se révéler dans son authenticité dans un univers où notre image de soi est constamment remise en question ?

Nous grandissons tous dans le carcan des attentes d’abord familiales puis sociales et sociétales et finissons par ne plus savoir s’il faut commander une bavette saignante ou un dahl de lentille lors d’un rendez-vous amoureux. ALORS ATTENTION, plus de triche ! Maman on la laisse de côté pour réfléchir, on bâillonne le thérapeute et on fait taire les ami(e)s. La quête de soi est un phénomène qui nous concerne tous peu importe notre genre ou notre âge. En effet, ce projet éditorial s’adresse à toute personne en transition, désireuse de prendre du recul sur sa façon de vivre sa relation aux autres mais surtout à “elle-m’aime”.

Il offre un cheminement personnel, des étapes vers la guérison. Il a pris sa source lors d’une période de grande remise en question à la suite de changement de vie, durant laquelle j’ai pu observer lors d’un pas de retrait certains évènements de ma vie.

Ce sont grâce aux différentes thérapies que j’ai pu faire, mais également à la piles de lectures liées au développement personnel et au bien-être qui ont envahi ma bibliothèque, que j’ai pu découvrir d’autres modèles de pensées. Un bouillon de culture composé de différents modes de vie souvent inspirés de philosophies anciennes dans lesquelles je me suis parfois raccrochée et souvent perdue. Des façons de voir les rapports humains à une autre échelle provenant de civilisations disparues, telles que celle des Toltèques (D.M. Ruiz) en Amérique latine ou encore de l’Egypte ancienne.

Extrait

L’autonomie n’est à mon grand dam pas qu’une affaire d’enfant. Ainsi, à l’aube de ma trentaine, je me rends compte que l’avis des autres dans mes décisions est trop envahissant. Je reconnais que lorsqu’un problème se pose à moi, même le plus insignifiant, je ne peux m’empêcher de questionner mon entourage afin de trouver la solution parfaite, le point de vue idéal. Celui qui me permettrait d’éviter le couac, la bourde, l’échec. Comme si à force de prendre en considération ces différents avis, ceux des amis, de la famille, toutes ces personnes que je tiens en estime et que j’aime, je me tenais d’une part à l’abri de tout. Puis d’autre part, me retrouvais malgré moi à tenter de les satisfaire en petite fille modèle… Vous la connaissez, celle qui attend timidement la tape dans le dos (rires jaunes). Un phénomène d’autant plus absurde car personne n’a d’attente envers mes choix ou ne devrait en avoir d’ailleurs… N’est-ce pas maman? (rires)

Cependant, je me rends bien compte qu’en reproduisant cela je finis par ne plus prendre mes décisions seule. En effet, il m’arrive parfois d’avoir des jours, que dis-je, des semaines de réflexions schizophréniques très douloureuses où j’entends la voix de mes amies, celles de mon psy et de ma mère qui sont frénétiquement en train de se chipoter pour savoir qui a tort ou raison.

La vie des autres, celle qu’on passe notre temps à observer dans notre quotidien, mais aussi sur les réseaux sociaux, dans les films etc. Comme si la multitude de réalités qu’offrent les séries Netflix nous permettaient de trouver différentes réponses à des situations problèmes de nos propres vies. Attention mensonnnnge! SPOILER ALERT ! La vie n’est pas un film X ! Et Le journal de Bridget Jones n’est pas non plus un bon modèle de résilience ! Il faut vraiment que j’arrête de me comparer à des personnages aussi amochés. (rires) Quant aux réseaux sociaux, ils me font parfois oublier le pouvoir de l’image sur la réalité. Ce moment où notre imagination beaucoup trop florissante se tape une fixette sur notre lointain pote du collège.