Je m’appelle Jean-Luc Mori, j’ai 66 ans. Parcours professionnel bigarré allant du sport à la médiation tant sociale que culturelle.
Je me diversifie dans l’écriture qui m’a surpris sur le tard. Des images peuplent toute une vie, le défi de l’écriture est de les traduire par des mots.
Ce livre fait mention du droit policier à nommer une personne consultante sur une enquête en cours. La singularité de cette histoire est que ce fameux consultant n’en fait qu’à sa tête. Mais au pays des chênes, il a un avantage dans l’imbroglio monstrueux qui se trame, il connaît la région et quelques personnages à même de lui donner un coup de main.

Extrait :

Les pierres dataient du quatorzième siècle, peut-être même du treizième selon ce jeune stagiaire, façonnées donc depuis le Moyen Âge. Employé pour l’été à l’office du tourisme du Bugue en Périgord, il s’était renseigné.
Il sembla heureux de répondre à autre chose qu’à des questions sur les tarifs du « Bournat », la direction du « Camp Jacquou » ou les horaires d’ouverture de la piscine, c’était… motivant.
Les fameuses pierres n’étaient qu’à quelques pas de l’office, la mairie reposait dessus et sur le marché par la même occasion. Face à lui, le gars sortait de l’ordinaire, même pas une question sur l’homme de Cro-Magnon, un original sans doute !
Je m’appelle Joshua, Joshua Automne, je suis le gars qui sort de l’ordinaire, un original sans doute ! … …..
Ce pilier de plus de six cent ans me cachait la vue de cette auteure primée, manifestement connue aux yeux de tous et dont j’ignorais pourtant le nom et l’œuvre. Mais elle me parlait, même si l’on ne s’était pas adressé la parole, un air de « déjà vue », déjà connue. Je l’entraperçus en me baladant entre les rangs, soutenu de ma canne et armé de quelques madeleines que je distribuais à qui en voulait. On naît gentleman ou pas !… … Nous nous croisions…
Notre premier réflexe fut un sourire partagé, mais pas un sourire que vous croisez à un dîner d’affaires, un sourire accompagné d’un regard acéré et d’une voix naturellement suave de sa part ; une voix qui authentifiait l’aisance de son allure. Une main dans la poche d’un pantalon plissé la ceignait d’une décontraction ajustée à son élégance. …
Et puis… … et puis le temps resta suspendu, un arrêt sur image. Un ressenti…
Une pause, un silence prémonitoire s’installa, la brise légère me fit l’effet de disparaître comme avant la colère des éléments… Elle, adossée au pilier à ma gauche, moi, en partie caché par ce dernier… Parlions-nous ? La vie, l’été, un déclic et soudain…
L’Enfer. … soudain l’enfer, une déflagration tonitruante, était-ce un éclair sous ce ciel azuré ? Non !
Une explosion souffla tout sur son passage. L’enfer, invité surprise par cette si belle journée !
Juste le temps de plaquer l’écrivaine sur cette colonne bienfaitrice que des cris résonnèrent, qu’un début d’embrasement s’attisa, qu’une fumée nous enveloppa et gomma les rayons du soleil. Où était Célia, où était Isa ?…
L’Aventure commence … vraiment.