J’ai voulu réaliser un livre qui soit un moment de détente pour le lecteur en lui offrant divers rebondissements présentant une héroïne aux prises avec des événements imprévus alors qu’elle s’était imaginée une vie bien organisée. Ce livre s’adresse à tous lecteurs sans distinction d’âge.

Bloquée, refermée sur ma déception, tendue dans une rage silencieuse, je jouais du frein et de l’accélérateur sur cette route sinueuse comme une habituée des 24 heures du Mans.
« Mère Prudence » se fit enfin entendre à l’approche du péage.
Prendre un ticket, attendre le lever de la barrière, caler, redémarrer, autant d’actions appelant réflexion me firent repartir à une allure plus sage.
Sans cela, aurais-je vu cette silhouette titubante sur le bord de l’autoroute ?

Intriguée, je m’arrêtai :  qu’est-ce qui vous arrive ?

L’homme releva la tête. Je crus d’abord à un fêtard caché sous un masque de latex tant son visage était inexpressif. Son corps allait s’affaisser, ses mains glissaient sur la carrosserie.

— Hé ! Attention ! Je vais vous aider.
Je me précipitai pour le retenir, j’ouvris la portière de droite et le poussai vers l’intérieur. Un cri lui échappa tandis qu’il essayait d’allonger ses jambes.

— Vous êtes blessé ?

Sans réponse, je décidai que la meilleure des solutions était de le déposer à l’hôpital de Chartres et je repris le volant.
Quelques kilomètres plus loin, étonnée de son silence, je profitai d’un espace réservé aux arrêts d’urgence pour stopper la voiture et le regarder. J’allumai le plafonnier. Un léger souffle me rassura, il était vivant. Sa main reposait sur sa jambe gauche. C’est alors que je vis le bracelet, étonnant cercle de métal épais, argenté, lui entourant le poignet, une partie pénétrant les chairs au-dessous de la paume de sa main, la traversant dans une figure de huit. J’us une moue de dégoût devant cette pratique barbare que j’attribuai à une secte. La lumière incita l’inconnu à ouvrir les yeux.