Le thème de mon livre est « L’emprise psychologique »

Son originalité réside dans la révélation de déviances dans la formation en art dramatique ainsi que son caractère autobiographique –Une autre originalité réside dans le fait que le sujet fait écho avec l’actualité et le mouvement Me TOO théâtre Un article dans « Le monde « est paru en février dernier dont le titre provocateur annonçait « Les acteurs ne veulent plus souffrir sur scène ! »
Les gens auraient intérêt à participer à sa création afin de connaître l’histoire à travers les mots de la victime et apprécier dans un second temps la réalisation cinématographique et le récit incarné par des acteurs et actrices en chair et en os.

Extraits

25 août 1991, 15 h 40, ma vie bascule.

41 degrés à l’ombre…

Du sang s’écoule le long de mes cuisses alors que mes jambes sont repliées en position d’accouchement. Une odeur de poudre se dégage et un voile de fumée disparaît. Au loin, un chien hurle à la mort. J’observe le bas de mon corps, mon pied droit est déchaussé. Face à moi une immense forêt se déploie de laquelle résonnent encore des coups de fusil de chasse. Je ressemble à une alouette prise dans un piège. Des morceaux de verre et de miroir gisent à mes pieds. Je lève les yeux au ciel pour demander l’aide de la providence, mais je ne vois que mon corps baignant dans son sang…

Je m’accroche obstinément à mon souffle.
Je me redresse avec une extrême difficulté et, très essoufflée, je rampe sur l’herbe sèche…
J’approche lentement d’un accès visible de la route. Les minutes passent, mon cœur ne cesse de battre. Toujours plus fort…

Soudain le bruit d’un moteur de voiture vrombit au loin et m’indique une présence humaine qui se rapproche. Claquements de porte, bruits de pas et échanges affolés me parviennent. Enfin, un homme d’une quarantaine d’années (mon oncle) se dirige vers moi. Il m’observe avec effroi puis s’éloigne en courant. Dans son élan, je l’entends crier à ma tante « Appelle les pompiers ! »

Ma respiration se pose. Mes mains cherchent à avancer. Le temps semble suspendu. Je scrute le ciel et l’horizon.
La sirène des pompiers parvient à mes oreilles tandis que plusieurs personnes dont je devine les silhouettes s’agitent désespérément autour de moi.
Mon corps gisant dans son sang est transporté sur un brancard…

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J’ai 5 ans, un caractère à la fois déterminé et empreint d’une légère mélancolie, un regard intense et profond comme un lac, proie facile, comme une captive avec des pépites d’or dans l’iris et des étoiles plein la tête.

Des odeurs me parviennent, je me concentre, mes pieds suivent un chemin parcouru de fougères, une odeur nauséabonde d’eau trouble et souillée me parcourt les narines. Des souvenirs me reviennent, maman est hospitalisée en clinique psychiatrique à l’hôpital de Vauclaire. Elle est très fatiguée. Alitée tout le temps de sa grossesse, elle se remet difficilement de ma naissance. Elle dort dans une chambre noire. Elle ne supporte pas la lumière.

Navigatrice en eaux troubles à travers un miroir déformé, je cherche mon reflet à travers son histoire, son passé.
Des images d’étendue d’eau, une abbaye au cœur d’une campagne profonde dans le Périgord, une immense forêt : La Double.
Des réminiscences de mots échappés à la volée… »On a failli t’appeler Désirée !« , un nourrisson prénommé Jean Yves et âgé de 9 mois mort dans son berceau dans des circonstances inconnues, 8 autres qui subiront le même sort les semaines suivantes, une tragédie dont on ignore tout, on évoque une contamination par un virus , une bactérie dans le lait de vache, un tabou que l’on étouffe.

Lors d’une nouvelle rencontre, quelques jours plus tard, alors que j’avance dans le couloir et pénètre dans l’antre, Marianne me demande de patienter. Je suis alors très attirée par le portrait de l’homme comme si je cherchais à le reconnaître.
Munie d’une combinaison claire qu’elle me tend en s’approchant de moi, Marianne me scrute de son regard…