Après avoir découvert l’histoire incroyable sur le trésor de Rennes-le-Château en 1973 à l’âge de 13 ans, je n’ai cessé de m’intéresser ensuite à cette histoire et d’essayer d’en percer tous les mystères. Beaucoup plus complexe qu’elle n’apparaissait au départ, 50 ans après il me paraissait important de faire pour la première fois un résumé chronologique et détaillé sur ce qui s’était réellement passé dans l’Aude depuis 300 ans. Récit basé sur les travaux de deux chercheurs hors pairs et qui ont défrayé la chronique au début des années 2000, ce livre pourra ainsi apporter une aide précieuse aux nouveaux passionnés qui pourraient aujourd’hui s’intéresser à cette affaire sans toutefois se perdre dans les dizaines d’ouvrages déjà publiés sur le sujet et pour la plupart indigestes et sans fondement. J’ai volontairement romancé ce livre afin de le rendre encore plus agréable et facile d’accès aux profanes.

(Visuel : Nicolas Fouquet)

Extrait

Couvent des sœurs de la Charité, Montolieu, Aude. 17 mai 1930. En cette fin de journée de printemps, le silence règne sur le couvent de Montolieu. L’heure n’est pas à la fête. Celui qui en fut le supérieur pendant 15 ans est en train de rendre l’âme. Si les sœurs présentes ainsi que ses amis les plus proches le vénèrent, il reste et restera un illustre inconnu dans le milieu ecclésiastique.Et pourtant… Cela fait deux ans que Jean Jourde se bat contre la maladie. Après une vie de dévotion au sein de la congrégation des Lazaristes, il sait que le moment est venu de lâcher prise. Dans la petite chambre aux rideaux tirés, un timide rayon de soleil s’immisce entre les toiles lourdes. Son ami de toujours le Révérend Père Sackebant est assis tout près de lui tandis qu’Elie Calmet le supérieur de Notre Dame de Marceille à Limoux est là, debout près de la porte fermée. Le silence règne.

Puis Jean Jourde esquisse un geste de la main vers Sackebant, entrouvrant les yeux, comme pour lui demander d’approcher. Le Révérend Père s’exécute et se penche vers Jourde quand celui-ci le saisit par le col, mu par une force inattendue en ces circonstances. Jean Jourde fixe Sackebant dans les yeux et lui murmure dans un souffle:

-“Tout est à l’abri, tu me le promets?”

– “ Jean, je te le promets, personne ne pourra plus jamais s’approcher de ces merveilles désormais. Nous sommes tranquilles, enfin! Tu peux partir en paix“

-”Mon ami, qu’avons nous vécu? Qui pourrait nous croire? Tu te souviens?”

-”Oui Jean, je me souviens comme si c’était hier, cela restera gravé en moi à jamais!” Jourde.

-”Et dire que tout cela a commencé il y a si longtemps…”