Alors qu’il est encore étudiant, Morège, le personnage principal, découvre le tableau de Vermeer  » La liseuse à la fenêtre » et il est bouleversé par la poésie émergeant de la toile. Bien des années plus tard, lassé par la monotonie d’une existence vide de sens, il redécouvre le chef d’œuvre du grand peintre hollandais et un contact mystérieux s’établit peu à peu entre lui et la jeune femme du tableau dont il tombe éperdument amoureux. De nombreux obstacles se dresseront naturellement sur sa route pour qu’il puisse la rejoindre.
L’originalité du livre réside dans le fait d’imaginer une histoire d’amour a priori impossible et de laisser planer le doute jusqu’au bout pour savoir si le personnage principal pourra finalement retrouver la liseuse. Elle réside aussi dans l’écriture que je me suis efforcé de rendre poétique et imagée.
Je pense que le livre s’adresse à tous les publics car il mêle à la fois le réalisme de la vie de tous les jours au fantastique, un fantastique auquel j’apporte toutefois une explication rationnelle.

Extrait du livre :

Il la voyait mieux maintenant. Le soleil laquait ses cheveux de reflets mordorés recouvrant son dos nu. Quelques touches de violet semblaient avoir été vaporisées çà et là sur les mèches de son front, retombant comme une pluie de comètes jusqu’en haut des paupières. Une beauté suffisante pour ne pas porter de bijoux. Curieusement, sa vision se brouillait à mesure qu’il tentait de mieux distinguer les détails. Mais la ressemblance entre cette femme et la liseuse de Vermeer était évidente ! C’était bien le même visage, la même simplicité désarmante ! Et cette allusion à la compagnie des Indes orientales néerlandaises, florissante au XVII° siècle avait de quoi le troubler ! Elle lui fit part de sa reconnaissance pour la délicatesse dont il avait fait preuve ce fameux jour où il s’était rendu compte qu’il aurait été impudique de faire l’amour à une autre devant elle. Il avait bien fait de se dire que cet acte aurait mis du chagrin dans son cœur !
Curieusement, la jeune femme lui rappelait l’image d’un lointain souvenir d’enfance, une gravure dans un cadre en bois vermoulu déposé sur une table. Le rayon papeterie d’un hypermarché des années soixante-dix également.
Il ne la distinguait déjà plus très bien. La gracieuse demoiselle semblait se diluer chaque seconde un peu plus dans les volutes de fumée tourbillonnant dans la salle, ne fut bientôt plus qu’une écharpe de brume sur le point de se perdre. Il voulut se lever pour la suivre, ne voyant presque rien. Elle finit par entrer dans une petite pièce un peu sombre, lui fit remarquer qu’il était encore tôt pour allumer la chandelle, avança pour ouvrir la fenêtre. Il nota qu’une enveloppe avait été mise sur la table, à côté d’une corbeille de fruits qui trainait sur un lit. De l’extérieur, il entendait le bruit des chevaux trottinant dans une petite rue bien tranquille. C’est à peine s’il percevait les appels d’un marchand proposant des épices rares, directement venues des Indes orientales. Etrange. Les Indes orientales évoquaient le thé que la jeune femme venait de boire à l’instant dans la salle du café parisien. D’ailleurs, pourquoi s’était-il levé pour entrer dans cette pièce ? Il y eut comme un blanc dans sa tête. C’était comme un morceau de son temps qui venait de lui être arraché. Ce décor ? C’était presque le même que celui du tableau !