Ce livre parle de deuil et de renaissance, de résistance et d’acceptation, de résilience et de désespoir, de chagrin et de joie. Il traite de douleur, de handicap, de maladie, de violence, mais aussi d’amour, de tendresse et d’espoir. Il est le reflet de mon cheminement à travers les écueils et les obstacles que tout un chacun rencontre un jour dans sa vie. J’espère qu’il pourra aider des personnes qui traversent des moments difficiles à apercevoir une petite lumière au bout du tunnel, une dose d’optimisme au cœur de la douleur. Il est nourri par mon envie de dire qu’on peut, impuissant, voir mourir les gens qu’on aime, qu’on peut se sentir crever de souffrance, imploser, et en ressortir finalement plus heureux, plus en paix avec la mort. Plus en paix avec la vie.

Extrait

Et remercier le Ciel immense, lancer des pichenettes aux étoiles, découper des morceaux de nuages et souffler dedans comme on éclabousse la mousse du bain sur les carreaux réinventés en prairies, en crépuscules et en premières lueurs du jour… Prier pour ne pas se décourager, y croire toujours et creuser, parfois comme dans la roche et parfois comme dans la poudreuse, jusque’à sentir sa peau effleurée par les premiers rais de lumière…
Voler à l’éternité des éclats de joie, des rayons de soleil et des rires en cascade, respirer l’odeur des pins et des tilleuls, éclater les feuilles blanches de mille couleurs et de fleurs en bourgeons… Et ne rien savoir de demain et ne rien savoir d’après-coup, et ne rien savoir de l’an prochain ni de Noël et s’apercevoir, étonnée, que ça ne fait pas si peur, la vie. S’abandonner à elle comme on se laisse porter par le mouvement des vagues en faisant la planche, les yeux fermés pour mieux savourer l’empreinte du soleil sur le haut des joues… Et puis courir sur le sable mouillé, jusqu’à l’épuisement, le corps si tendu en avant, droit dans la vie, tête la première, qu’il faut le retenir un peu pour saisir l’incomparable poésie de l’instant, et celle aussi de trois flocons de neige et des premières hirondelles. L’odeur du monoï et celle de la pluie, celle des feuilles mortes et puis l’odeur du vent, aussi… Envoyer au cosmos des bouffées d’amour et de lumière, de la douceur encore, des prières réinventées en oiseaux de joie… Compter les lucioles et les étoiles filantes, les cerfs-volants… S’imprégner de l’énergie de la Terre, n’avoir pour Dieu que la force de Vie… Louer l’Amour comme on vénère l’Absolu, intouchable et merveilleux… Et redessiner des fleurs sur nos champs de bataille, les changer d’un sourire en champs de coquelicots… Inviter des couleurs partout, dans nos cabanes redorées en palais, sur nos routes réinventées en arc-en-ciel et sur nos joues intimidées, nos corps épuisés, marqués quelques instants ou quelques heures de cette nuit comme une parenthèse…