Ce récit explore les thèmes complexes de la quête d’identité et de la lutte pour la liberté individuelle, confrontées à une société homogénéisante et où les individus sont réduits à de simples pions obéissants. Il s’adresse à ceux qui réfléchissent aux dangers du formatage et ses conséquences néfastes. L’histoire soulève des questions troublantes sur la nature humaine, explorant la frontière floue entre le bien et le mal, mettant en lumière la quête incessante de pouvoir et de contrôle de l’homme.
Enfin, son originalité consiste à ce que vous imaginiez ceci : Que se passerait-il si un lit, ce sanctuaire douillet de repos et d’abandon total, ce petit carré d’intimité auquel vous êtes attachés se transformait en un effroyable tueur en série, vorace, impitoyable et affamé ?

Alors un conseil, avant d’éteindre la lumière… n’oubliez jamais de regarder sous votre lit.

Extrait 1

Peut-être d’anciennes fondations ? songea-t-il en tapotant nerveusement son ongle sur l’encadrement de la fenêtre, avant de réaliser. Nom de dieu ! Le commandant s’immobilisa brusquement.
— Nous allons avoir besoin d’une pelleteuse, annonça-t-il à son adjoint, … et d’un grand nombre de bêches !
Derrière lui, son sergent submergé par les émotions, vida ses tripes dans une poubelle, puis reprit son souffle en essuyant son menton avec un bout de sa chemise.
— Je suis désolé mon commandant.
Quelques semaines plus tard, le jardin de l’auberge subit une transformation radicale. Des trous béants, des monticules de terre, des touffes d’herbes arrachées, éparpillées ici et là, et des os blancs émergeant tels les pointes d’un mikado, tous tendus vers le ciel. Ce jour-là, sous une fine bruine, la gendarmerie exhuma le trente-cinquième cadavre parmi les trente-six, d’une fosse engorgée d’une boue épaisse, visqueuse et noire.

Extrait 2

D’une poigne de fer, Hélène pressa l’avant-bras d’Hugo.
— Tu ne me quitteras pas ! Hein ? Pas toi mon Hugo ! implora-t-elle. Hugo ne répondit pas, préférant avancer en se dissimulant sous des strates de silence. Sa mâchoire se crispa. Que pouvait-il promettre ?
En passant devant la porte du crématorium, le bal des lamentations se poursuivait : une autre famille, des pleurs, des fleurs, des écrous, et le cercueil que l’on vissait. Un bruit surprit l’assistance : la visseuse venait de s’arrêter. Un petit bruit aigu, une fois, deux fois, puis trois, révélant que les batteries étaient aussi mortes que le macchabée, sous le regard consterné du chef d’orchestre des pompes funèbres. Derrière le rideau, il s’en prit au responsable qu’il interpela à voix basse :
— Quel est le con qui a oublié de recharger ?