Je me considère comme un primo délinquant de l’écriture, j’ai toujours été proche de ce que les braves gens nomment non sans vergogne des « infréquentables », des torves, des associaux. Ils sont l’essence même de mon récit. Si vous aimez les milieux interlopes, argotiques, les fausses trappes, les tendresses amoureuses, vous en aurez pour vos p’tits sous, votre oseille menue. J’aime décrire les êtres rocambolesques, les tronches en biais, mais des humains aussi, transpirants la poésie voyoute qui hélas, trois fois hélas, n’est plus trop d’actualité.

Je m’adresse à toutes et à tous. Je n’ai pas l’orgueil suffisant pour m’attribuer telle ou telle préférence de public, j’écris pour ceux qui aime les pavés de Paris, les théâtres à l’italienne, les histoires de bistrot, de casse, et d’amour. Je passe aisément du calibre 11.43 à l’histoire passionnée façon ballet, ballerine. Mon livre fait le grand écart entre le passé et le présent, il est comme moi protéiforme.

J’y passe du rude au tendre, tout est à mâcher dans cet ouvrage, bref, j’y relate l’épopée d’un p’tit gus qui se prénomme Homère qui en a vu, entendu, vertes, pas mûres, de toutes les salades d’une vie mouvementée, bref le coq, l’âne et toute la ménagerie humaine, Homère vous là restitue chair, os, esprit !

Extrait

Imaginez les trottoirs de Paris, le vrai « Pantruche », celui de l’après-guerre, celui de toutes les aventures possibles, quand on est vaillant, on se doit l’aventure capitale  !

L’Gégé d’Imphy rêve d’en découdre après 48 « marcottins » passés en tenue « léopard » dans les chaleurs torrides du  djebel algérien, voyageur obligé d’une funeste histoire, d’une guerre pour rien, « obligado ». Il veut sa revanche, et il l’aura, il veut Paris, rien qu’ça ! Des relations « barbouzes » lui fileront un rade resto, près de la « Bastoche », et des Apaches en fin d’extermination policière. Malgré sa femme qui, connaissant l’oiseau, et qui « naturlich » freine des quatre fers. Les femmes d’aplomb savent renifler les vents mauvais, elles anticipent au pif les additions malheureuses.

Convaincant, il entraîne donc la « Smala » direct à deux pas du « boulevard Saint-Antoine » dans un bar resto antipyique, où il rencontre des gens évidemment interlopes, autant truands et bandits d’honneur corses, qu’ébénistes et fabricants de meubles, voir artistes qui par la suite feront carrière. « Au saint Bernard » c’est le blaze de l’estaminet, il trône en boss devant toute son équipe à riper les cheminées.

Puis après trois ans de plus ou moins bonnes aventures, surtout avant que le couperet de justice lui saute pleine tronche, Gégé mets les adjas et redescend à Nevers, et loge au p’tit théâtre, où il se passe des aventures tout aussi pittoresques, le SAC gaulliste et les autres officines seront son quotidien.

Après tout ça, à l’heure des confidences adultes, Homère le protagoniste, glissera ses histoires à l’attentive oreille de Veny Moraes, il lui prendra la main au « Homère », transcrira le passé comme le présent, le tout entrecoupé d’éminents « flash-back »