Description
Sur les « chemins de traverse », vous croiserez la route d’Angelina, une jeune femme amoureuse, qui croque la vie… et les hommes, et qui succombera un jour à la tyrannie de son mentor avant de fuir sous d’autres cieux où pourtant, les fantômes de son passé la rattraperont.
Vous rencontrerez aussi Suzanne, et le plus bel amour de sa vie auquel, longtemps, elle refusera, par pudeur, d’offrir son corps abîmé par la maladie. Guérie, elle hésitera encore, partira puis finalement reviendra plus amoureuse et plus passionnée.
Jusqu’aux sombres revers du destin.
Aux côtés de tous ces personnages, vous arpenterez des chemins chaotiques où la vie, toujours, palpitera !
Participer à la création de ce livre, c’est donner vie à une histoire rythmée, aux multiples rebondissements, qui vous conduira, entre sourires et larmes, sur des chemins que peut-être vous avez un jour, empruntés…
[…] Angelina tira la dernière échographie de son sac. De l’index, elle suivit les contours de la silhouette de son fils. Elle ne parvenait pas à se réjouir de son état. Son esprit restait bloqué sur les métamorphoses de son corps. Son ventre s’arrondissait. Sa poitrine s’alourdissait. Nue devant la psyché, elle pinça la peau d’orange qui flétrissait l’épiderme de ses cuisses. La femme attirante, explosive, s’estompait. Disparaissait. Inexorablement. Elle ne se reconnaissait plus. Elle ne s’aimait plus. Elle n’aimantait plus les regards et n’inspirait plus les sifflements sur son passage. Elle devenait insipide. Invisible. Sauf pour Denis bien sûr, qui la choyait, qui devançait tous ses désirs. Denis qui l’étouffait, qui l’emprisonnait dans sa bulle d’amour, organisant leur vie comme une symphonie ponctuée de fortissimos… d’allegros… de pianos… et de silences. Tout ce tumulte, toutes ces vibrations, assourdissantes ou ténues, dissolvaient l’identité d’Angelina. Elle n’avait plus besoin de réfléchir ni de choisir. Il lui suffisait de se laisser porter. Elle s’en accommoda un moment, exaltée par la vie nouvelle qui s’annonçait. Un homme. Un enfant. L’aisance matérielle.
Une maison de vacances au paradis. De quoi laisser les heures s’égrener sereinement. Elle avait anticipé son bonheur. Trop vite, trop fort et s’était essoufflée dans sa course. Même ses sensations, parfois, restaient muettes lorsqu’elle posait la main entre ses cuisses, et cherchait, du pouce ou de l’index à faire jaillir l’étincelle qui embraserait son ventre. Elle ne s’arrachait alors à cette anesthésie que sous les assauts fougueux de Denis, qui la raccrochaient à sa mémoire, déversant dans son cerveau des visages, des lieux, des situations, qui la gardaient jadis au pinacle de ses sens. La paralysie sensuelle la terrifiait. Elle était trop jeune et jusqu’hier trop vorace encore. Devant la psyché complice de sa déchéance, ses yeux s’emplirent de larmes de colère. Contre elle. Contre son incapacité à refermer sur le passé, les pages d’un livre écrit de passions, d’extases, de frissons et de promesses trop vite oubliées. […]