Ce livre raconte une vie, un destin qui semble tout tracé et les décisions qui influeront sur celui-ci. Il est composé de moments de vie, des moments clé qui créent la bascule d’un monde à l’autre. Il comporte également les instants volés, légers et marquants accompagné d’un fil conducteur : l’amour.
La publication de ce livre est un rêve qui devient réalité, la concrétisation des heures passées à écrire en cachette, la révélation à mes proches que dans les moments où j’ai l’air ailleurs, c’est ça qu’il se passe dans ma tête.
Il s’adresse donc principalement aux 25/50 ans. J’aimerais qu’il soit un encouragement à prendre ses décisions, bonnes ou mauvaises, qu’elles sont partie prenante de la personne que nous devenons et qu’il vaut mieux avoir des remords que des regrets.

Extrait

Ce sont les chroniques de la vie et de la mort et de tout ce qu’il y a entre. Les Makkonen vivent sur Suomenlinna depuis des générations. De la même façon, ils ont construit le premier café de cette petite île finlandaise, devenu une institution. Mika Makkonen et Alma Orava, sa conjointe, ont repris le café après avoir collaboré de longues années avec les parents de Mika, précédents tenants de ce lieu convivial.

Ce fameux dimanche de juin, il a fallu fermer en catastrophe, car ma naissance était prévue pour une dizaine de jours plus tard. Ma sœur Pia, du haut de ses 8 ans avait dû courir au B59 chercher la valise de maternité qui attendait dans l’entrée de notre maison, pour la ramener au café pendant que les secours étaient en chemin. Après elle était retournée au B60 chez nos voisins, les Jarvinen, où elle attendrait le retour de mon père. L’histoire raconte que mon père était rentré très tard, ou tôt le lendemain, question de point de vue, car Saku Jarvinen s’était joint à lui pour attendre mon arrivée, puis ils avaient fêté l’événement. Et les Finlandais savent faire la fête. Ils étaient désormais père de 2 enfants chacun : 2 filles pour Mika et 2 garçons pour Saku. Aucun des deux hommes n’avait en tête que d’un côté à l’hôpital d’Helsinki, Alma était seule avec un nouveau-né et que de l’autre à Suomenlinna, Linea, l’épouse de Saku, devait gérer Pia, presque 8 ans en plus de ses fils, Timo 6 ans et Hugo 1 ½ an. Ma mère précise toujours en riant qu’elle a attendu jusqu’à la fin des 2 mois autorisés* pour déclarer les informations me concernant parce qu’elle avait hésité jusqu’au dernier moment, non sur mes prénoms, mais à me laisser porter le nom de mon père. Elle disait qu’après ses frasques, Mika ne méritait pas que je m’appelle Makkonen. Officiellement, ma mère continue de clamer au café que je ne porte pas son nom uniquement parce que Ava, Victoria ORAVA ça sonnait mal. Cela amuse les clients qui aiment tant plaisanter avec elle, cette femme disponible et efficace qui a rejoint le café au poste de serveuse en toute fin des années 1970, lorsqu’elle était étudiante, et a séduit l’ensemble des Makkonen.

Des années plus tard, j’étais arrivée dans la fraîcheur finlandaise malgré l’été tout proche, en avance, mais tout le monde avait été ravi. La sage-femme après avoir coupé mon cordon ombilical m’avait posé sur le cœur de ma mère en déclarant qu’une nouvelle vie commençait. Voilà les anecdotes populaires de ma naissance, car évidemment, je n’en ai aucun souvenir, aucun ressenti de ce jour.
Ce sont les chroniques de la vie et de la mort et de tout ce qu’il y a entre, ceci est la chronique du commencement de ma vie et de ce qu’on m’en a dit.

*en Finlande, les parents ont jusqu’à 2 mois pour choisir les noms qu’ils donneront à leurs enfants