Paris, 11 septembre 1792. La Révolution bat son plein lorsqu’un vol d’une ampleur inédite frappe l’Hôtel du Garde Meuble, place de la Révolution (future place de la Concorde). Dix mille diamants et joyaux de la Couronne disparaissent, privant la monarchie française de son trésor le plus précieux.

Derrière ce casse du millénaire se joue un affrontement souterrain entre Danton, figure emblématique de la liberté, et Robespierre, défenseur de l’égalité. L’enjeu est immense : assurer la survie de la République naissante.

Paul Roque, jeune lieutenant de police noble par sa naissance mais sans expérience, est nommé chef d’enquête. Officiellement chargé de faire la lumière sur cette affaire, il est en réalité choisi pour échouer : la vérité ne doit pas éclater. Pourtant, il s’obstine et remonte les fils d’une manipulation d’État. Comment ce vol spectaculaire a-t-il pu financer la victoire de Valmy et ancrer la République ? Qui en sont les véritables instigateurs ?

Dans une France en proie aux soubresauts de la Révolution, Paul découvre une conspiration d’ampleur inédite et, chemin faisant, le secret de ses propres origines. Malgré les dangers qui le guettent, il s’acharne à démêler les jeux de pouvoir, les intrigues et les manipulations. Pris dans un tourbillon de trahisons et de révélations, il trouve cependant une lumière inattendue : l’amour d’une jeune femme idéaliste, qui l’aidera à percer l’un des plus grands mystères de l’Histoire de France.

De Paris à Londres en passant par Berlin, cette fresque mêlant enquête, politique et passion lève le voile sur un secret d’État aux implications insoupçonnées. Au terme de son périple, Paul Roque réalisera une vérité saisissante : au cœur de la Révolution, ce sont les femmes qui en sont les véritables diamants.

Extrait du livre :

11 septembre 1792, la Révolution française fait rage. Elle est à un tournant de sa destinée. Un vent mauvais attise les braises d’un feu qui ravage le pays.
Il souffle le chaos.
Inaugurée il y a 20 ans, la plus grande place de Paris appelée aujourd’hui « de la Révolution », demain « de la Concorde », dort paisiblement. Comme chaque soir, une patrouille d’une demi-douzaine de gens d’armes veille sur ses statues, ses fontaines, son bois des Champs Elysées qui vient mourir jusqu’aux bas de ses reins imaginés par Gabriel, son concepteur. Un zéphir bienfaiteur fait danser l’ombre des branchages. Une chauve-souris déchire le ciel de la nuit astrale. Son bruissement d’ailes fait lever les têtes.
Soudain, la lune impudique éclaire de ses rayons blafards le visage des gardes qui grimacent à la vue d’un homme, ivre mort, qui tombe lourdement du haut
d’un lampadaire autour duquel il s’accrochait désespérément. Heurtant le sol comme un fruit mûr, de ses poches s’échappe une poignée de diamants. Dans l’instant immédiat, un autre ivrogne dégringole du lampadaire voisin ; ses poches aussi sont remplies d’un même butin. Effarés, les gens d’armes portent leurs regards au-dessus du bâtiment qui leur fait face. C’est le Garde Meuble de la République où, de Versailles, vient d’être amené le Trésor Royal. Il est minuit et toutes le fenêtres reflètent les lumières qui éclairent la façade.
Les gardes, par la porte de la rue Saint Florentin restée ouverte, se précipitent à l’étage. Devant leurs yeux ahuris, une trentaine de voleurs festoient en compagnie d’autant de prostituées dénudées. L’orgie est monstrueuse.
Partout, des restes de nourriture fumante, des odeurs d’alcool et de stupre. Au sol, le parquet est jonché de perles, saphirs, émeraudes, rubis, agates, dix mille pierres précieuses et joyaux de la couronne qui constituent le Trésor de la monarchie capétienne millénaire. Eblouissantes, des rivières de diamants scintillent dans le clair-obscur, pareilles aux eaux flamboyantes de la Seine.

C’est le casse du millénaire. Le plus grand vol de tous les temps.
L’enquête qui suit, pourrait expliquer bien des mystères, révéler bien des secrets.