Dans un monde au bord du chaos, la reprise des tensions entre la Russie et l’Ukraine mène à une lutte internationale marquée par des trahisons et manipulations. Moscou déclenche des offensives en Pologne et en Finlande et la DGSE découvre l’activation d’un missile nucléaire russe, amorçant une course contre la montre. La commandante Angèle Nielsen mène l’enquête, découvrant un complot impliquant des figures du GRU – service de renseignement russe – comme Alexeï Romanov et Morena. Le général Petrenko, commandant en chef de l’armée de l’air ukrainienne, est confronté à un dilemme familial et patriotique se retrouve sous pression du GRU qui lui impose  de voler le missile  Spectre livré en échange de la vie de son fils. . La neutralisation de l’arsenal nucléaire russe par la DGSE marque une victoire majeure pour l’Europe. Cette fiction réaliste illustre les enjeux géopolitiques, les sacrifices individuels et la complexité des alliances dans un monde au bord de l’effondrement.

Extrait

Le général Petrenko pénétra dans l’église, où la pénombre se trouait de lueurs vacillantes. Saint-André, austère et silencieuse, lui offrait un refuge rare, loin du tumulte des ordres et des bilans. Ici, ni stratège ni chef militaire. Juste un homme face à ses doutes, ses pertes, son Dieu.

En traversant le narthex, il traça machinalement un signe de croix, alluma une bougie et s’avança vers l’iconostase. Les dorures des icônes, dans un éclat irréel, semblaient l’inviter à un dialogue silencieux avec le sacré.

Petrenko s’immobilisa, la tête inclinée, l’esprit oscillant entre la prière et cette lassitude qu’aucune solitude ne dissipait plus. Ses épaules portaient le poids des décisions sans retour, du vide laissé par Ivan, ce fils unique dont le sort demeurait incertain. Aucune confirmation de décès. Mort ? Prisonnier ? Enterré dans une fosse anonyme ? L’ignorance pesait plus lourd que le chagrin.

Une présence troubla le calme du lieu. Des pas résonnèrent derrière lui, lents, précautionneux, pesés au millimètre. Un bruit incongru, discordant dans cette tranquillité.

Petrenko se raidit, un frisson imperceptible traversant son corps. Rester figé. Attendre. Des décennies passées dans les arcanes du renseignement lui avaient appris que le mouvement équivalait à un aveu.

Les pas s’approchèrent. Une ombre se matérialisa à ses côtés, si proche que le souffle de l’inconnu effleura son oreille. L’odeur discrète du cuir et du tabac froid trahissait un homme habitué aux longs trajets et aux rencontres clandestines.

— Voici un message pour vous, Général, murmura une voix, rauque, à la frontière de l’audible.

Les mots, suspendus dans l’air comme une épée prête à s’abattre, résonnèrent un instant. Petrenko ne réagit pas immédiatement. Il capta les nuances du ton, pesa l’intention cachée. Puis, dans un geste mesuré, il tourna légèrement la tête, juste assez pour distinguer une silhouette indistincte dans l’ombre.