Et si les chiens savaient écrire… Idylle des Rives de l’Amour est une femelle bouvier bernois qui possède ce don. Elle vous raconte sa vie quelquefois réelle, mais souvent imaginée. Vous la découvrirez chiot à l’élevage puis chienne tranquille auprès de ses maîtres jusqu’à sa rencontre avec King un labrador. Il va lui ouvrir la porte vers d’autres horizons plus sombres où elle croisera des trafiquants d’animaux, un receleur et tout un groupe de détectives en herbe. Elle apprendra alors que dans une vie, il y a plusieurs vies et si vous l’acceptez, elle vous emmènera dans le tumulte de son existence. Elle partagera avec vous un regard décalé, mais juste, sur les humains.

Au fil des pages, vous comprendrez l’amour inconditionnel que peut donner un animal sans rien espérer en retour… Alors, si vous voulez retrouver le style qui vous a plu dans mon premier livre ou si le regard affectueux d’un animal peut vous émouvoir, cet ouvrage est pour vous. Alors participez sans attendre à la campagne de préventes de ce roman.

Extrait

La « Mamé » a enfin donné l’impression de s’intéresser à moi.

— On ne la voit pas bien, il fait déjà nuit, mais amène-la-moi, que j’la tâte un peu, je verrai mieux demain à quoi elle ressemble c’te bête.
Alors, de ce premier contact avec la « Mamé », je me souviendrai de ces doigts longs et fins légèrement repliés. Elle les enfonçait dans mes poils et me secouait de droite et de gauche puis avec la main le plus à plat qu’elle le pouvait elle me donnait de grandes claques sur les flancs. Ce n’était pas douloureux, mais je n’étais pas habituée à ce traitement. Le verdict tomba… Je cache un peu trop de gras sous mes poils, semble-t-il. Déjà, on envisage de me mettre au régime. Ted qui devait fatiguer à force de tenir ma longe demanda :
— On la met où alors ? Dans le box du King ?
— Oui, peut-être que cet obsédé de labrador nous préviendra le moment venu… Hein, Ad, sinon c’est toi que j’mets en cage.

Ces bonnes paroles furent étouffées par des éclats de rire, qui scellèrent la réconciliation entre la mère et le fils, puisque tel était le lien familial, qui les unissait. Ted m’a retiré la longe. Il m’a poussé sans ménagement dans une cage ni trop petite, ni trop grande recouverte de tôles, qui semblaient constituer la seule protection de ce qui devenait mon espace, espace que je partageais avec mon compagnon de voyage. Lui avait l’air de s’en satisfaire, il y était habitué. Trois petits tours sur un tapis déchiré et il semblait déjà s’être endormi. Moi, couchée à même le sol en béton, je sentais le froid m’envahir, je restais aux aguets, partout autour de moi, je percevais des respirations entrecoupées de couinements plaintifs, mais je ne voyais rien. Après quelques pleurs retenus, je posai mon museau entre mes pattes avant et je m’endormis en rangeant, quelque part dans ma mémoire de chien, ce que je ne voulais pas oublier… Mon maître, ma maîtresse… les enfants, Peluche… Même Peluche… La terrasse… Mon tapis… Le bonheur… Ne pas oublier… Se souvenir…