Le monde très actuel des petites annonces internet, parfois décevantes, souvent prometteuses, toujours déroutantes permet de raconter le côté prédateur de l’homme en quête de beauté féminine. Ici, le lecteur se penche par-dessus l’épaule d’une femme ronde qui cherche l’amour et lit avec elle les mots que des inconnus lui envoient. Ils sont témoins des liens qui peu à peu se nouent, des injustices, du mépris pour son physique et des rencontres surréalistes qui l’attendent. Internet n’a pas de pitié pour les femmes qui ne sont pas minces.

L’originalité réside dans la découverte des mails reçus au fil de l’histoire. Le texte raconte comment une femme malmenée par les hommes, parce qu’elle ne correspond pas aux canons de beauté, peut se révéler et devenir la maîtresse de son existence.

Extrait

« Peu à peu, elle commence à classer les réponses par : vulgaires, ordres, moqueries, incompréhensibles, étonnantes, joyeuses, amusantes… puis elle retient les réponses qui font du bien.

Comme celle-ci, qui la décide de ne pas s’attarder sur les fautes d’orthographe, malgré leur énormité :

Bonjour,

Votre humour et votre dérision sont séduisants…et m’ont séduit!…
Si le physique importe peu dans une relation, c’est quand même ce que l’ont voit en premier lorsqu’on se rencontre. Certe vous avez, comme vous le dites quelques kg en trop, moi aussi d’ailleurs, mais vous êtes certainement charmante. Je vous avouerai tout d’abord, que je préfère les femmes rondes. Elles ont la joie de vivre et la sympathie que les autres n’ont pas…

Je suis un homme de cinquante-deux ans ne les paraissant pas, me dit-on. Pas très grand, pour 89 kilos, le confort a recouvert un corps d’ancien athlète…
non fumeur, non buveur( éxeption de temps en temps), cheveux grisonnants, yeux bleus. Séparé, trois enfants. Ma recherche est, de rencontrer une femme, afin de lui donner tendresse, afection,…amour… dans la complicité et le respect. Voilà pour une première mouture. Si j’ai pu par ces quelques lignes vous intéresser quelque peu…

Enfin ! Elle lève les bras au plafond, frappe dans les mains et se penche sur son clavier. Celui-ci, il ne faut pas le laisser s’envoler dans les dédales d’internet. Elle lui répond les tempes battantes… »