Ce roman est le premier tome d’une trilogie Fantasy, intitulée « les Pierres de l’Ancien Monde ». Il s’inspire beaucoup de la Fantasy classique, en mettant en scène des Elfes, des Nains et des Humains de diverses cultures. Les différents protagonistes entament une lutte sans merci en vue d’acquérir le pouvoir magique d’un artefact secret, au sein d’un monde où toute trace de magie semblait pourtant avoir disparu. Ce premier tome évolue sur un seul continent, mais la suite (que j’ai déjà en tête) conduira à la découverte d’autres contrées et d’autres mystères dissimulés dans le premier tome, mais non dévoilés explicitement pour le moment. Ce roman s’adresse en premier lieu à un public adolescents et jeunes adultes, mais saura également plaire à des lecteurs plus âgés passionnés par la Fantasy.

Extrait

Une noirceur impénétrable couvrait les flots paisibles, bercés par une douce brise façonnant une atmosphère glaciale. En plein océan, le brouillard se révélait encore plus intense, rendant les alentours insondables pour quiconque. Au cœur de cette ambiance nocturne, trois immenses navires voguaient en silence. Leurs voiles étaient aussi noires que la nuit environnante. Le vaisseau le plus imposant était sans conteste celui du centre : toute la structure, de la proue à la poupe, semblait être d’une robustesse sans faille. Sur le pont se tenait un homme, dont on ne pouvait
distinguer que la sombre silhouette. Le tableau était pour le moins lugubre : on aurait pu prendre l’individu pour un sinistre fantôme, donnant des ordres à son équipage spectral.
En réalité, cet homme était bien vivant. Son apparence redoutable ne pouvait qu’inspirer le respect et la crainte. Ce farouche guerrier, répondant au nom d’Edric, semblait être d’âge mûr, bien qu’on ne puisse en aucun cas le prendre pour un vieillard. Ses cheveux étaient coupés courts, presque rasés ; un bouc soigné caressait son menton, lui donnant un aspect sérieux et autoritaire. Ses joues, lacérées de nombreuses balafres, témoignaient de son passé de soldat belliqueux. Son regard, froid et impitoyable, venait confirmer son attrait pour les batailles et le sang.
Cet homme arborait une lourde armure, aussi sombre que les voiles de ses navires. Derrière lui flottait une longue cape cramoisie, semblable à une flamme dansant dans l’obscurité glacée de la nuit. Tout comme l’ensemble des guerriers l’accompagnant, Edric était solidement armé : une large épée à deux mains, rangée dans son fourreau, pendait à son côté gauche. Sur son avant-bras, on pouvait discerner un petit bouclier couleur ébène, de forme rectangulaire ; sur celui-ci était peinte, à l’encre rouge, une terrifiante tête de taureau.
Tous les hommes sans exception paraissaient exténués, signe de leur long voyage maritime. Néanmoins, en faisant abstraction de cette intense fatigue, une ardeur et une détermination sans bornes semblaient prédominer.

Tout à coup, le guerrier en charge de la vigie s’écria d’une voix puissante : « Terre en vue ! »
Les navigateurs s’agitèrent tous au même instant, libérant une clameur unique. Edric, quant à lui, préféra conserver son impassibilité, ordonnant brièvement à ses hommes de se tenir prêts. Au loin, les premières silhouettes des bâtiments de pierre se dessinaient. Le port marchand, dont on lui avait indiqué la position quelques mois auparavant, se dressait enfin devant lui. Edric fit alors face à leur destination, avant d’esquisser un mouvement presque imperceptible, joignant ses mains devant lui.
Il survint alors une chose impensable : les flots se déchainèrent subitement, sans le moindre signe annonciateur. L’océan, jusqu’alors d’une quiétude sans pareille, se mit à produire de gigantesques vagues d’une force démesurée. Ce brusque changement parut inquiéter la plupart des membres de l’équipage, mais leur chef conserva une expression inflexible. Il sembla même qu’une brève lueur passa dans son regard.