On raconte qu’il fut un temps où l’Arbre-Monde liait les cieux et la terre, et que ses branches abritaient les mémoires oubliées des peuples. Ce livre est le premier chant d’un récit ancien et pourtant profondément actuel : celui d’une jeune âme en quête d’elle-même, blessée, mais porteuse d’une lumière que même l’ombre n’a su éteindre.

Ce conte de fantasy, inspiré par les mythes de l’Antiquité grecque et les murmures de la nature, célèbre l’entraide, le partage, la coopération mais aussi les savoirs ancestraux et l’amour sous toutes ses formes. Les héroïnes et héros qu’on y croise sont de tous horizons, de toutes identités, et marchent ensemble vers un monde plus juste, même s’ils vacillent encore. Les lecteurs et lectrices, jeunes ou grands d’âme, y trouveront des secrets, des légendes, et peut-être un peu d’eux-mêmes dans le reflet des étoiles.

Soutenir ce projet, c’est raviver une flamme ancienne, celle des récits qui soignent et éveillent. Son auteure vit aujourd’hui dans la sobriété joyeuse, entre un jardin-forêt comestible, une maison aux murs de paille, d’argile et de bois et les saisons qu’elle cueille, cuisine et conserve. Chaque mot naît de cette vie simple et engagée, à l’écoute du vivant et des histoires qui demandent à être racontées. Et qui sait… un jour peut-être, voir surgir Ornela et ses compagnons au détour d’une convention, en chair, en voix et en cosplay.

Extrait

Il faisait extrêmement froid cet hiver-là, au cœur des territoires du Nord. Une tempête de neige particulièrement féroce faisait trembler le toit des chaumières de Midgard, contraignant chacun à rester blotti près du feu. De rares rayons de soleil transperçaient la masse tourbillonnante des flocons. Au cœur de cette tempête avançait une silhouette solitaire. Une jeune femme dont la chevelure rougeoyante semblait danser sous la lumière blafarde. Une aura dorée émanait d’elle, tranchant avec la blancheur glaciale du paysage. Contre sa poitrine, serrée dans un enchevêtrement de couvertures brodées d’or, un nourrisson dormait paisiblement. Il n’avait pas plus de dix mois. Depuis des jours, elle marchait, ses pas s’enfonçant lourdement dans la neige épaisse, chaque mouvement un combat contre le vent cinglant, qui fouettait sa peau et ses vêtements trempés de froid. Chaque inspiration était une brûlure, chaque expiration une plainte silencieuse. Ses bras, engourdis par le poids de l’enfant et la morsure glaciale, tremblaient sous l’effort. Ses jambes, meurtries par une marche sans fin, refusaient parfois d’avancer, mais elle ne pouvait s’arrêter. Elle vacillait sous les rafales, essayant de protéger l’enfant contre son sein, son corps servant de rempart à la morsure du blizzard.