Ce livre est un roman viticole mettant en lumière les nombreux défis et histoires de ces femmes et hommes qui luttent chaque jour, pour offrir aux curieux et aux amateurs une culture millénaire sans cesse renouvelée par le climat, le temps, le lieu… Chaque génération laisse sa trace, son empreinte indélébile à leurs vins qui vont voyager de leurs villages ruraux aux mégalopoles du monde entier. Le patrimoine s’étoffe ou s’étiole au fil de la vie, s’il vous plaît, sauvons le, ensemble. Leurs places sont sans cesse contestées, désirées, rarement remplacées. Ami lecteur, de 18 à 99 ans, savourez, admirez leur lutte journalière comme nous admirerons le résultat de leurs efforts, quelquefois des dizaines d’années plus tard, du divin nectar : le vin.

Extrait

La lumière dorée du crépuscule baigne les vignes qui bordent l’allée menant au domaine. La voiture de Manon et Alexandre se gare doucement devant la bâtisse. Après trois jours intenses à Düsseldorf pour le salon ProWein, les deux reviennent épuisés mais galvanisés.

Manon soupire en descendant de la voiture, une valise à la main.

— Eh bien, on est rentrés. Je crois que mes pieds n’ont jamais autant souffert qu’à ce salon…

Alexandre ricane en ouvrant le coffre pour sortir les échantillons.

— Et moi, mes oreilles. Entre les Suédois, les Chinois et les Américains, je ne savais plus dans quelle langue je répondais à la fin de chaque journée.

Manon lui jette un regard complice en faisant rouler sa valise.

— Tu t’en es bien sorti. Je crois même que les journalistes américains t’ont adoré. ‘The charming French winemaker’, qu’ils disaient.

— Ah, arrête… C’est toi qui as impressionné tout le monde avec tes explications techniques. Ils avaient tous les yeux rivés sur toi.

Ils s’avancent jusqu’à l’entrée, où Nicole les attend, un torchon à la main, visiblement occupée à superviser la cuisine.

— Alors, nos globe-trotters ! Vous nous avez ramené des commandes, ou juste des valises pleines de fatigue ?

— Un peu des deux répondit Manon. Mais crois-moi, on a fait des rencontres intéressantes. Des importateurs chinois et suédois, des distributeurs américains… Ils veulent goûter nos cuvées dès qu’on peut leur envoyer des échantillons.

Alexandre pose les caisses d’échantillons au sol.

— Et les journalistes aussi. On va avoir des articles dans quelques grands magazines. C’est une belle vitrine pour le domaine.
— Ça, c’est du bon travail. Mais reposez-vous un peu. Vous avez l’air exténués. Louis, il est dans le chai, il a hâte d’entendre vos récits.

Manon et Alexandre échangent un regard complice. Ils savent que Louis, malgré sa bienveillance, ne manquera pas de leur prodiguer des conseils sur comment mieux gérer les salons à l’avenir.