Description
Voir la vidéo de présentation du livre
2209. La dissémination d’un transgène a rendu toxique la consommation des végétaux et entraîné la disparition des animaux. Les humains rescapés du Grand effondrement ont constitué des groupes dispersés à la surface du globe. Certains sont sédentaires et occupent des ruines du temps passé, d’autres errent à la recherche de viande.
Quelque part en France, Mignon va enfreindre la Règle première qui régit la communauté à laquelle il appartient : tombé par hasard sur un animal, il s’apprête à le manger. Sauf que la milice le prend en flagrant délit. Il est accidentellement plongé dans le coma lors de son arrestation. Commence alors un voyage rocambolesque au cours duquel son corps passera entre les mains de cannibales et d’un ours obéissant à une jeune fille étrange ; puis il sera recueilli un temps dans son domaine par une sorte d’ermite féru de technologie.
Désorienté à son réveil, Mignon parviendra-t-il à échapper
aux différentes menaces qui pèsent sur lui ?
« Il était temps.
Le rationnement du rationnement avait caractérisé les derniers mois, et la faim les tentait chaque jour à mettre le nez dehors malgré le danger. Il leur avait fallu beaucoup de volonté pour ne pas lui céder. Leur conditionnement joua sans doute aussi son rôle.
Mais enfin, ce jour advint.
La maison, dont GrandPa leur montrait régulièrement des photos, se révéla méconnaissable. Les murs adossés à la falaise avaient résisté, mais un ouragan ou une vague avait emporté l’essentiel du mobilier. Le jardin, où régnait une ambiance scandinave, était recouvert d’une épaisse couche cendreuse. Beaucoup d’arbres avaient brûlé. De certains, ne subsistait qu’un tronc calciné et quelques branches raccourcies, silhouettes torturées à pleurer. Les plus chanceux ou les plus résistants avaient entamé leur reviviscence, des aiguilles épanouies au bout des branches, quelques feuilles aussi. Des plantes avaient percé çà et là, soulevant la couche de cendre de leurs cotylédons blafards.
La chlorophylle en embuscade.
L’air était chargé de poussières. Il n’y avait aucun bruit. Papa me raconta qu’il avait cédé à l’émotion quand il avait senti la brise lui caresser la joue après avoir ôté son masque. Son corps trop jeune avait oublié la douceur de cette sensation. L’éprouver à nouveau l’avait saoulé d’un bonheur insoutenable. Adama et lui s’étaient tombés dans les bras et avaient pleuré de joie… de tristesse aussi, à l’idée que GrandPa n’était plus là pour vivre cet instant. Ils en avaient conçu un sentiment d’injustice, sans pouvoir en accuser personne. »