L’Ombre des oliviers

Aujourd’hui journaliste et depuis plus de cinquante ans, j’ai vécu en Algérie, mon enfance et mon adolescence, pays que j’ai quitté une semaine avant son indépendance. Bien plus tard, j’ai essayé de comprendre les conséquences d’une guerre vécue de l’intérieur sur tout le reste d’une vie. Suis-je aujourd’hui ce que j’ai été, ce que j’ai fait ?
Fils de militaire et fils de la guerre, de la libération de la France à la guerre d’Algérie en passant par l’Indochine, quasiment frappé d’héliotropisme héritée d’une mère algérienne, j’ai toujours béni le soleil et sa ponctualité pour sécher mes pleurs d’enfant.
Je me suis souvent posé la question des circonstances atténuantes, avant d’esquisser cette réponse : nous sommes essentiellement ce que nous faisons, qui que l’on soit et d’où que l’on vienne. Il faut, sous peine d’être malheureux à jamais, pouvoir signer sa vie.

Je vous propose d’être acteur de la naissance de mon livre en m’aidant à faire de sa parution prochaine, avec les Editions Maïa, un succès. Plus les préventes seront nombreuses, plus mon livre sera promu et diffusé. En retour, vous serez présents dans le livre en page de remerciements et vous recevrez le livre en avant-première, frais de port inclus !

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Cette autofiction est le carnet de bord, sur fond de guerre d’Algérie, d’un gamin qui devient trop vite un homme pour survivre dans un monde auquel il va, non sans sacrifices, s’intégrer par conviction : « Je suis d’où je vis ».
C’est aussi une vision d’une guerre civile urbaine, militaires, gendarmes mobiles, barbouzes, membres du FLN et de l’OAS, à hauteur d’enfant qui ne peut s’empêcher de mettre les mains dans le cambouis : « Je pense, donc je fais ».
Dans ce paysage idyllique, de la montagne de Santa-Cruz aux champs d’oliviers, de la Méditerranée aux oueds asséchés, le regard des filles pour oublier les premiers morts, et la fin des idoles : Dieu et ses avatars pour ses guerres de religion et De Gaulle pour le massacre des innocents : « L’enfance volée est surmontable ».

Extrait

Un jour de fusillade, comme un autre, dans les rues d’Oran

« Tony, planqué derrière moi, me pousse à l’intérieur. C’est fou ce qu’une 12,7 peut abîmer le décor joyeux d’un bistrot à l’heure de la kémia. Et puis cette odeur de cocktail, sauvagement shaké, de bouffe, d’alcool et de grillé. Sur le comptoir ravagé, une bouteille d’Orangina, tombée de son étagère, un peu trop secouée mais intacte, avait des airs de rescapé. Plus une vitrine, plus un miroir en l’état. Au sol, les olives, les sipions, la soubressade, les poivrons marinés, la longanisse, la melsa, le chorizo et les tramousses baignaient dans l’anisette et le Sidi Brahim.

Les deux flippers avaient fait tilt. Le jukebox poussif chuinte du Piaf. C’est payé, balayé, oublié, je me fous du passé … Ils sont une dizaine au bout du bar, vers l’entrée de l’avenue Loubet. Agités, désordonnés, fébriles et maladroits autour d’un type à terre, une balle dans le ventre, qu’ils viennent d’adosser aux pieds d’une banquette. Une flaque noire grossit. Lui c’est Ange, il vend des primeurs au marché Michelet, à deux cents mètres d’ici. Ils l’installent sur une chaise et l’emmènent vers la clinique du Front de mer ».

 

Un après-midi dans les champs d’oliviers

« J’ai souvent fait seul cette escapade que je connaissais bien hors du jardin familial, de la Cité des Douaniers à l’oued voisin toujours asséché. Cet après-midi d’automne fut cependant bien différent. En bordure du champ d’olivier, près du pont de pierres délabré, les murmures d’un couple interrompent ma marche. Je me cache accroupi derrière un arbre. Elle m’a vu et son regard semble me demander de m’éloigner. Je reste figé. Je crois qu’elle sourit. C’est une grande et belle fille adossée au pilier du pont, sous les plaquages saccadés de l’homme à qui elle s’accroche. Son sarouel est à ses pieds. La blancheur d’une cuisse levée, tenue par son partenaire, éclate au soleil.

Elle lâche le haut de son haïk blanc qu’elle maintenait dans sa bouche et qui ne tient plus sur son corps que par une ceinture dorée. Une vague de chevelure noire tombe sur ses épaules à peine cachées par son chemisier. Lui, la plaquant contre le pont, pousse en cadence des hans qu’elle étouffe en l’enlaçant. Un cri, comme un râle. La cuisse blanche se libère brusquement et se réfugie sous le haïk. La fille ferme les yeux en ajustant son voile sur sa tête. Je m’esquive sans faire de bruit ».

  • Les étapes de création

    Mon objectif est d'atteindre 990 € de pré-ventes afin de rendre possible la réalisation des maquettes, la correction, l'impression et la promotion. C'est pourquoi je fais appel à vous, auteurs, lecteurs et amoureux des mots ! Votre précommande permettra à mon projet de devenir réalité grâce à une équipe de professionnels.