Makeni

Élodie Fradet est née le 5 décembre 1970 à Soyaux. Après de multiples déménagements entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, elle réside aujourd’hui à Paris dans le quartier de Belleville.
Diplômée de Sciences Politiques et de Développement durable, elle a exercé différents métiers, autant d’univers dans lesquels elle puise son inspiration. Son précédent essai traite d’écologie et de consommation. Pour ce premier roman, Makeni, elle nous plonge dans son passé d’humanitaire, en pleine guerre civile sierra-léonaise, dans les années 90.

Elle fait aujourd’hui appel à vous pour réaliser ensemble ce projet d’édition. Elle vous propose de contribuer à la naissance d’un livre et de devenir partenaires de cette création. Votre nom en tant que contributeur sera présent dans le livre que vous recevrez en avant-première !

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Projet abouti !
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Souvent questionnée sur mon passé par de jeunes gens rêvant de s’engager dans l’humanitaire, je me suis longtemps interrogée sur la version que je pouvais livrer : l’enrichissante et l’extraordinaire aventure dont je n’ai envie de priver personne ou les réalités de la guerre dont je veux épargner chacun ? Écrire ce livre est une forme de réponse, que j’espère équilibrée, un témoignage à froid au travers d’un récit, celui de Margot.
Jeune femme en quête de sens et d’aventure, Margot s’est engagée auprès d’une ONG française. Affectée depuis quelques mois à Makeni, une bourgade de Sierra Leone, elle tente tant bien que mal de faire fonctionner ses programmes humanitaires dans un pays sous embargo et dont la situation politique est instable. Au fil des jours, le climat sécuritaire se dégrade, les ONG présentes en Sierra Leone s’interrogent sur le maintien de leur présence. Progressivement, les organisations étrangères désertent Makeni. Margot s’entête à rester.

Extrait :
« Le voyage a été rude, et les jours qui l’ont précédé davantage encore. Quelques passagers se dirigent vers nous, déterminés et menaçants. Un homme mûr aux cheveux grisonnants, le pantalon retenu par une ceinture confectionnée d’un lacet, portant une chemise sans boutons, sort de sa poche un couteau rouillé. Le regard animé par la haine, il marche dans notre direction. Je suis paralysée, incapable de faire un mouvement ou de m’enfuir. Derrière lui, trois hommes avancent, lentement, en rythme, avec détermination. Arrivés à ma hauteur, ils prennent ma main, m’arrachent pratiquement les doigts, chacun tentant de s’emparer de ma bague. Ils se disputent. J’ai mal. Le bijou tombe à terre. Un des rebelles chargés de notre protection intervient et les repousse, avec calme, du bout de son fusil, en leur indiquant la direction de leur camion. Les hommes s’éloignent à regret sous la menace de l’arme.
Je n’ai pas bougé. Je peux voir ma bague, à quelques centimètres de mes pieds, pas tout à fait ensevelie sous la poussière. Je possède peu de bijoux, celui-ci est un cadeau reçu pour mon dixième anniversaire, je ne m’en suis jamais séparée depuis. Il est serti d’une pierre rare, une tanzanite d’Afrique de l’Est.
Il me suffit de m’incliner pour la ramasser. J’en suis incapable. Je redoute de me pencher de peur de perdre ne serait-ce qu’un instant le contrôle visuel de la situation. J’imagine que si mon regard lâche ces gens, je suis morte. L’effet du renvoi des quatre hommes vers leur camion n’a été que de courte durée. L’agitation enfle, redouble. Chaque seconde, la détermination de la foule s’accroît. D’autres tentent à leur tour de quitter le camion. Je n’ai aucun doute sur leurs intentions. Exorciser le mal par un sacrifice, humain, le nôtre. Notre équipe de protecteurs sent qu’elle ne fera pas le poids, numériquement, très longtemps, à moins de tirer dans le tas, ce qu’elle ne semble pas décidée à faire, de peur de perdre le soutien des civils ou peut-être plus pragmatiquement faute de munition. Les soldats conviennent de nous soustraire à la vue de la foule qui gronde. »

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  • Les étapes de création

    Mon objectif est d'atteindre 990 € de préventes afin de rendre possibles la réalisation des maquettes, la correction, l'impression et la promotion. C'est pourquoi je fais appel à vous, auteurs, lecteurs et amoureux des mots ! Votre précommande permettra à mon projet de devenir réalité grâce à une équipe de professionnels. Votre appui me sera précieux et vous recevrez vos contreparties dès la fin de la campagne.