« Chris et Nora » relate l’incroyable cavale à travers plusieurs pays d’Europe d’un couple improbable, un homme et d’une femme que tout oppose. Ils sont pourchassés par des membres du grand banditisme, dirigés par des néo-nazis prêts à tout pour les éliminer.

« Catabolisme : Récits du Coq à l’Âne » est une compilation de textes autobiographiques qui vous plongeront au cœur d’un récit aux reflets de notre société. Ce recueil offre des réflexions philosophiques et des moments poétiques dans un style empreint d’humilité.

Extrait de Méandres En Faux Jour par Patrick Nowakowski

« Ludmilla était la veuve d’un capitaine de navire de la marine marchande avec lequel elle avait eu un fils ; Pierre. Il avait vingt sept ans et tenait de son père un goût immodéré pour les voyages à travers le monde, c’était là tout son talent : voir ailleurs pour y goûter d’autres saveurs, espérant découvrir un idéal de vie, qu’il n’avait toujours pas trouvé, pas plus qu’en Asie ou sur d’autres continents.

A quarante six ans Ludmilla vivait modestement des rentes que lui versait la société de transport maritime où Roland son mari avait officié pendant plus de quinze ans. Et de même que pour Roland, qu’elle avait en fait que peu connu, elle s’était résolue et avait pris sur elle les longues absences de Pierre, dont elle recevait de ci de là des nouvelles par courrier, qu’elle relisait sans cesse au point de connaître par cœur chacune de ses lettres. Bien qu’elle fut veuve lorsqu’elle était encore jeune, elle avait élevé son fils seule, malgré qu’elle fut fort séduisante et très courtisée, elle n’avait pas connu d’amants.
De son mari elle avait le souvenir d’un homme autoritaire dont le visage austère se démarquait par des traits d’une grande sévérité. Ses yeux d’un bleu profond lui donnaient un regard perçant que certaines mauvaises langues disaient de cruel. L’avait-elle aimé ? Certes, mais ce fut un mariage de raison plus que d’amour, sans passion ni débordements d’aucunes sortes. Cependant, c’était un homme bon, qui donnait sans cesse l’impression de se sentir écrasé par une existence outrageusement dépourvue de fantaisies, auxquelles tout au fond de lui il aspirait.
Mais la mer était sa véritable patrie, il lui avait tout donné, jusqu’à sa vie qu’il perdit emporté vers le fond avec son cargo lors d’un incendie qui se propagea sur tout le navire avec sa cargaison de bois exotiques, au large du Brésil dans le Pacifique sud. »