Méditations républicaines

Philosophe ayant accompli l’essentiel de ma carrière dans la formation des maîtres, je crois devoir annoncer le soleil couchant de la république. J’ai découvert le pot aux roses pour avoir appris que le monde est plein de paradoxes, et qu’il faut toujours chercher ce qui se dit dans le non dit . Mais cette manière de penser ne doit pas m’abandonner à la solitude. J’ai besoin de tous les autres pour participer au soleil levant des valeurs nouvelles.

Je vous propose d’être acteur de la naissance de mon livre en m’aidant à faire de sa parution prochaine, avec les Editions Maïa, un succès. Plus les préventes seront nombreuses, plus mon livre sera promu et diffusé. En retour, vous serez présents dans le livre en page de remerciements et vous recevrez le livre en avant-première, frais de port inclus !

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Je ne crois pas soutenir un point de vue largement partagé en annonçant que les deux valeurs « phare » de notre république (liberté et égalité) étaient rétrogradées en division d’honneur. Ce ne sont plus que d’anciens concepts devenus exsangues. Elles n’ont plus d’autonomie et ne survivent qu’avec le bon vouloir de chacun de nous. Ceux qui ne croient pas encore à la décadence découvriront alors que les valeurs ne sont pas figées, et qu’elles se livrent en permanence une guerre acharnée qui les épuise. Elles se moquent bien de nous, et de défendre nos droits. Mais ce dénuement est déjà le début du renouveau. Nous attend en effet la tâche exaltante de repérer et d’adopter de. nouvelles valeurs !

Extrait

Ce qui suit est ce que je crois avoir appris au bout de 40 années de vie professionnelle et 75 années de vie tout court. On peut bien sûr le contester. J’ai bien dit : « je crois », et croire, c’est forcément douter ! Non pas de ce doute honteux qui rase les murs, mais de cette intime conviction rayonnante qui, n’étant pas une preuve, appelle le dialogue..
Cette singularité de la conviction sans preuve est la condition du dialogue. Si le dialogue est possible, c’est parce que, comme l’exprime le mot « philosophie » dans son étymologie, nous n’accédons pas au savoir, mais à l’amour du savoir. Notre incomplétude appelle le complément et la transcendance de l’Autre. La conviction à laquelle je fais ci dessus allusion, et non pas allégeance, n’est ni suffisance, ni accumulation de savoirs, mais pensée qui survit à tant de choses oubliées.

Voici cette conviction : On ne change quoi que ce soit en général, et la république en particulier, ni avec des lois, ni avec des discours, ni avec des mitraillettes, ni avec des dogmes, ni avec de la théorie, ni avec de l’expérience.
On change la vie, ou la république, en faisant bouger les représentations. Tout le monde croit savoir ce que sont l’égalité ou la fraternité, mais ces concepts se sont usés à force de servir.

Il faut rebrancher ces batteries vides sur le secteur de la pensée. De nouvelles perspectives s’ouvrent alors. La réflexion peut se remettre à fonctionner. La réflexion, bien qu’immatérielle, n’est pas de la théorie, mais une pratique. La réflexion est légère, mais si elle n’a l’air de rien, elle provoque dans la pensée des ébranlements considérables.

En prenant mon café au lait , j’ai vu un jour sur la table un insecte infiniment petit, presque invisible. Je l’ai frôlé à peine avec la pointe de mon stylo. Il a alors fait un saut de 50 centimètres. Incroyable ! La réflexion est cet insecte.

La réflexion protège du dogmatisme. Réfléchir, c’est ne pas avoir fini de réfléchir, et donc solliciter la réflexion d’autrui.

  • Les étapes de création

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