J’ai écrit un roman policier pour faire travailler mon imaginaire. L’expérience a été un dépaysement agréable mais pas si facile que cela. Le résultat est un roman picaresque qui est inclassable : car c’est bien un roman policier mais qui n’a pas une approche conventionnelle.

L’action se passe dans une gendarmerie où nul s’attend à découvrir une scène de crime. La moralité n’est pas au rendez-vous avec deux fonctionnaires qui, involontairement certes, tuent un citoyen lambda qui avait été arrêté pour une peccadille. Les deux lourdauds voient une porte de sortie inespérée ouverte par un supérieur hiérarchique. C’est un chantage tacite qui épargne aux deux tristes sires en question de faire face à leurs responsabilités, dans un contexte d’agression sexuelle. Les représentants de l’ordre vont cacher la vérité en maquillant la scène de crime. Une enquête complexe va avoir lieu et va aller en rebondissements successifs. La situation devient compliquée pour les deux amants. Ils n’oublieront pas leur passage à Mauzat.

Tout cela reste un scénario de fiction.

Extrait

Jean-François Labreau était au volant de sa Peugeot d’occasion et arrivait à Mauzat, une petite ville dont il ignorait, il y a peu, l’existence, dans le Puy-de-Dôme. Il rejoignait sa première affectation dans la gendarmerie et il avait vu sur internet des photos de la ville en espérant qu’elles fussent anciennes, mais malheureusement, elles étaient toujours d’actualité.
Elle était traversée par une départementale parsemée de chicanes destinées à faire ralentir les voitures. Les maisons bordant la route étaient anciennes et tristes. Il n’y avait que des couleurs ternes comme c’est souvent le cas en Auvergne. Une petite pluie fine finissait de donner un aspect de grisaille infinie à sa première vision de Mauzat. Il tourna sur la gauche à la sortie de la ville et découvrit le bâtiment de la gendarmerie. C’était une réalisation sans âme des années soixante-dix. C’est-à-dire une bâtisse en dur avec une apparence architecturale proche du mobil-home. Il ralentit et il gara la Peugeot sur le petit parking situé devant la façade du bâtiment.
Il était arrivé à destination. Il observa en soupirant le panneau affichant « Gendarmerie Nationale ». Il était marqué par la rouille. Il décida, après de longues minutes, de sortir de la voiture.