Pourquoi une maman trouve objet à écrire au président Monsieur François Hollande en 2012, pour une histoire de poux ? Pour lui témoigner une des inepties de notre société : la maltraitance psychologique et l’éducation au harcèlement de ses pairs. Elle avait trois ans.

Ce livre trouve peut-être son originalité dans ces lettres, écrites sous la contrainte de l’angoisse. Ce fut par le geste d’écriture où colère et autisme se réconciliaient. Ses lettres sont des cris.

En éditant ce livre, vous rendez visible le cri d’une maman invisible qui pointe, l’histoire d’une tragédie familiale. Ce texte est pour moi émotionnel et évocateur, d’un combat pour faire entendre une discrimination. J’y aborde des thèmes forts et encore tabous. L’impact des traumatismes familiaux, l’intolérance de l’altérité et les violences psychologiques, infligées aux patients en psychiatrie.

Extrait

« tolérée mais intolérable »

Apprenez, que ce raffiné nectar de cyanure a, à un moment X, noué lien. Et cela le plus naturellement du monde, avec le suc corrosif et virulent d’une autre, mais vieille, petite histoire d’enfant. Celle de la mère si particulière. Mais qui est particulière ? L’histoire ou la mère ? Qui est pourri ? L’enfant ou l’institutrice ? Vous en conviendrez, il existe des interrogations trop douloureuses pour être vécues en pensant les taire.

Mais… quoi qu’il en soit cette histoire interroge. Elle pose des questions. De quoi Madame ! est-il question ? De votre sorcellerie, mise en application ! Ces matins, ces jours, je ne sais, il est question Madame de la dignité d’une enfant, rien que de cela. Ils sont nombreux ces vécus indignes. Je vous le concède. Oui. Mais alors !  Avez-vous au moins bien compris. Votre, vos leçons enseignées à ma fille. Je ne sais ! En avez-vous, Madame, une conscience appliquée ? Une forme de connaissance de fond de la portée de votre pédagogie. Et savez-vous, ce que mon enfant de votre enseignement en a compris, retenu, apprécié ?

Nous y voilà. Question d’une maman particulière à une institutrice particulière. Car enfin, Madame, je vous ai confié une enfant à l’âge de 3 ans. Vous lui avez appris qu’il existe sur cette terre des milieux insécures. Dois-je pour cette vérité, vous en remercier ! Imaginez Madame, nous sommes des parents, qui demandent chaque mois que les jours font, à leur petite, de se rendre, et qui plus est, de travailler et de s’amuser, dans cette petite école de France. Vous admettrez Madame, que toute phrase ritualisée de la maman, du papa, ne peuvent être pour cette enfant, que d’une stupidité grandiose, incompréhensible des adultes. Et une de plus ! “Bonne journée ma puce !!!”.