Depuis le bac 1973, il m’arrivait d’écrire en cachette, sur des sujets écologiques avant qu’un candidat écologiste ne se déclare, mais surtout par des préoccupations d’adolescent, romance, insoumission, délires naturels … il y a eu une longue éclipse -les enfants, ça occupe- puis c’est revenu, devenu compulsif pour aller mieux, écrire pour m’endormir; une collègue a vu un papier traînant sur mon bureau, a lu, a trouvé ça bien: « tu en fait beaucoup comme ça? Pourquoi tu ne publies pas ? », mais je n’ai pas suivi, j’ai montré de plus en plus ce que je faisais, récemment j’ai fait paraître un texte « corporate » dans la revue du club cyclotouriste, le président m’en a complimenté, donc j’ai cherché une maisons d’édition me convenant et qui m’accepterait. Et voilà.

Pour ce recueil, la romance ne devait pas apparaître, il ne devait y entrer que des textes mélancoliques, mais la vie est trop forte. Elle arrive à dépasser l’indignation, la colère, la tristesse devant les dérives inhumaines des humains et je suis très humain.

Comme tout écrivain, l’inspiration se trouve dans le monde environnant revu à travers le prisme du monde intérieur, pas très objectif, un petit rien, un texte scientifique agrégé à un pur délire, pas de thème a priori, pas de forme a priori, pas d’a priori conscient. Parfois en note je donne l’origine, ou les circonstances de la composition.

Le vocabulaire peut être parfois déroutant, issu de textes allant de la chanson de Roland aux textes de vulgarisation scientifique les plus plus récents, la syntaxe aussi, influencée par quelques langues dont je possède les rudiments.
Par les thèmes abordés, je souhaiterais faire réfléchir à l’état du monde, aux solutions à apporter à nos soucis, à la façon de s’exprimer et de communiquer. J’aurais aimé être professeur, mais il m’est en général impossible de parler en public, donc, c’est mort.

Parmi mes auteurs préférés sont Paul Celan, Du Fu, Han Shan, Christopher Okigbo, Ilse Eichinger, Ingeborg Bachmann, E. A. Poe, et Baudelaire, Rimbaud, Appollinaire, Ronsard le fripon … Jim Morrison.

Extrait du livre :

Pause vacances
Parce que m’en aller travailler
Ne m’était pas qu’une obligation
L’œil ouvert de mon imagination
S’obstinait à vouloir observer.
Arrêt, quai sud de station Bastille,
Sa vue royale Port de l’Arsenal
Cormorans séchant, pas si banals
Sur les bouées, la neige nocturne y brille;
Cormorans qui plongent, nagent, puis s’ébrouent…
Halte du matin, vite, des photos !
Pause finie, retour vers les métros;
Non: l’ange bronzé éclate au soleil
Sur l’opéra se brise en vermeil;
En moi de brèves merveilles se dénouent.

2021 04 02