Je voulais parler de la vie… L’enfermement progressif de la vie… Les murs se construisent lentement. Insidieusement, le temps passe…
Les hommes vivent et peut être à la faveur d’un instant, se posent la question du confort, des murs, du désir d’ailleurs. Sortir ? S’échapper ? Mais comment ? Chacun semble enfermé dans son monde intérieur, son histoire ou sa vie quotidienne.
Les portes, les chemins sont là.
Il y a des risques à prendre, des rencontres à oser, des décisions à tenter
S’évader ou rester enfermé ?
Je vous propose de partir… ensemble

Extrait

Je pars ai-je dit à mon père, je pars… Il a regardé mon sac à dos, mes godillots.
Sans canne ? Pour t’appuyer, te reposer, chasser les chiens, repousser les orties ?
Non rien ! Je n’avais pas prévu. Il m’a toisée du regard, amusé, pas vraiment inquiet mais quand même. Il a hoché la tête en souriant, peut-être à cause de la couleur de mon sac à dos, de sa taille certainement. Gonflé il était, rempli de vêtements adaptés, de bricoles indispensables, pas une place de libre. Guide, trousse de toilette, onguents divers pour coups de mou et muscles fatigués côté droit, gourde, fruits secs et chocolat côté gauche. J’avais passé des heures à réfléchir au contenu de ce sac pour finalement au dernier moment rajouter des choses dont je craignais ne pas pouvoir me passer. Alors les bâtons de marche ? Un seul ? Deux ? Trop d’hésitations, je n’y avais plus pensé. Je me sentais solide, prête à partir.

En passant chez mon père, je marquais mon départ. De cette maison d’enfance, celle que j’avais quittée pour la ville, les études, le travail. Mes racines étaient là, je reviendrai mais ce jour-là je partais.