Devenu adulte, j’ai poursuivi mon goût pour la littérature… et puis je me suis mis à écrire. L’envie de dire, d’évoquer avec authenticité, de laisser parler les émotions avec une certaine poésie… refuser de rester muet devant l’absurdité criante de notre monde moderne.

Il s’agit d’un livre de poésie, et non au sens strict, d’un recueil. C’est une histoire vécue racontée par 150 poèmes.

Amoureux, je me suis vu d’être ignoré soudain, sans comprendre pour quelle raison véritable. Était-ce une punition psychologique par le silence ? À travers le temps, j’ai cherché à dialoguer…

Ces poèmes racontent les moments forts liés à mon vécu, cette rencontre cassée, ce mur de silence qui s’est dressé brutalement, ce chemin entre la tentative d’oublier et la tentation d’espérer. Ils sont les états d’âme, les réflexions, les rêves, tout ce que j’ ai pu éprouver avec cette envie de raconter… ce parcours pour apprendre à s’éloigner et vivre avec la persistance de l’amour.
Témoigner que les rapports entre les hommes et les femmes sont une interaction poétique plus profonde – notre meilleure part – qu’une sombre affaire d’instincts et de confusions.

Extrait de Poèmes à Eugénia par Benjamin Nouno-Simon

57 – J’ai toujours une musique

J’ai toujours une musique
Dans la tête quand j’écris
Qui vient soudain chantonner
Selon l’humeur du moment
Cadencer alors mes mots
Un peu comme avec mes pas
Quand parfois je me promène.
Sur cette musique passent
Des images qui défilent
Vont et viennent puis s’en vont
Dans un rythme soutenu
Ou bien lymphatique et lent
Comme une marche énergique
Ou plutôt calme et sereine.
C’est une mélodie frêle
Qui accompagne mes joies,
Mes chagrins et mes envies,
Qui m’inspire et qui m’entraîne
Sur un air triste ou joyeux
Comme un sifflement de vent
Ou la chanson d’un oiseau.
C’est un violon qui gémit
Une fin d’après-midi,
Un piano qui se confie
Par une nuit étoilée,
Une guitare qui parle
Dans la clarté d’un matin,
Une musique de l’âme.
Guidant ma main dans sa danse
Avec un peu d’encre bleue
Sur une feuille en papier,
Elle porte mon esprit
À l’éveil d’une écriture…
Dire l’indicible voix
D’une pauvre âme qui chante !