Récit mi-réaliste, mi-fantastique qui veut rappeler l’inconscience de l’homme dans ses actions sur la Terre. Il tire son originalité de son inspiration de ce projet fou en Arabie Saoudite de créer une ville miroir linéaire « The Line » qui révolutionnerait la civilisation. Je transforme ce concept futuriste en un long tunnel de verre posé au milieu de n’importe quel désert près de la mer et avec des ouvriers de toutes les nationalités qui y construisent des immeubles de standing ; l’un d’entre eux, perçoit un son étrange qui revient régulièrement. Tous ceux qui sont sensibles au bien-être de la planète et de l’humanité, ceux qui aimeraient que l’homme soit plus conscient de ses erreurs sur la terre, ont intérêt à participer à la création de mon projet. Ce récit s’adresse à des gens de tout âge, humanistes et curieux, qui aiment se remettre en question et douter.

Tard le soir, les ouvriers avaient l’habitude de faire une sieste avant le dîner. Polyeucte, l’ouvrier intrigué par ce son rauque et ce souffle d’air frais, profita de l’assoupissement de ses compagnons exténués, pour revenir vers l’arche, la porte de verre n’étant pas encore fermée. Il pénétra dans le tunnel en écoutant attentivement le moindre bruit, mais plus rien, un chien hurlant au loin, c’était tout. Guidé par une faible lune, il longea le tracé de la future voie fluviale et en levant la tête, il aperçut au-dessus du plafond transparent, l’immense Voie lactée. Des milliers et des milliers d’étoiles scintillaient au-dessus de lui. L’atmosphère du tunnel était tiède, mais sans doute beaucoup plus fraîche dehors, aux confins de la plaine désertique qui se déroulait à l’infini. Jamais, il n’oserait s’aventurer dans cette immense étendue proche de la mer silencieuse qui l’attirait comme un aimant pourtant. En tournant la tête vers une des parois de côté, il la vit derrière les vitres : la mer brillait au loin et dansait doucement sous la lune. Il était admiratif et mélancolique à la fois sans savoir pourquoi. Il décida de rejoindre son groupe avant que la porte ne se referme, car il avait entendu un léger bruit, mais ce n’était pas ce qu’il espérait. Il ne vit personne en repassant sous l’arche.
Quand Polyeucte revint au baraquement, tout le monde dînait ; il vint s’asseoir et partager le repas préparé par l’un du groupe. Les tâches quotidiennes tournaient et il se rappela qu’il devait nettoyer les toilettes très tôt le lendemain. Il se coucha le premier, fébrile et las à la fois.
Dans la nuit eut lieu une violente tempête de sable qui recouvrit tout sur son passage. Abandonnés dans leur sommeil profond, les ouvriers n’avaient rien entendu.