Description
Être au mauvais endroit au mauvais moment, sans avoir la possibilité de justifier son emploi du temps, m’a toujours fasciné. À partir de ce postulat, j’ai développé une intrigue, commençant par une tentative d’extorsion d’un baiser, qui est prétexte à faire se rencontrer des personnes que tout aurait dû séparer. Entre réflexion sur le handicap et petites histoires de lâchetés ordinaires, « Pour un baiser » raconte comment un événement fortuit amène des individus à se révéler, en les amenant à découvrir des aspects de leur personnalité qu’ils ignoraient jusque-là.
Que se passerait-il si vous étiez injustement accusé d’un acte odieux, si vous perdiez brutalement l’usage de vos jambes ou si vous étiez confronté à une révélation qui bouleverse durablement votre existence ? Face à ce type d’épreuves, nous réagirions différemment. Il est difficile d’anticiper si nous aurions le courage d’affronter la réalité ou si nous refuserions de l’accepter. Dans ce roman, j’ai essayé d’aborder ces éventualités avec un regard bienveillant sur les forces et les faiblesses d’individus que rien ne préparait aux événements qu’ils vont vivre.
En m’aidant à donner corps à ce roman, vous participerez à mon projet d’édition, et si par la suite, je réussissais à élargir mon lectorat, vous pourriez alors vous dire : « J’ai participé à son premier roman ! ». Je vous remercie par avance pour votre générosité.
« Bertrand ne sait toujours pas ce qui lui a pris. Ni à ce moment, que son comportement va bouleverser le destin de plusieurs personnes, y compris le sien.
Il a eu à nouveau ce geste fou. Une jeune femme blonde qu’il a repérée quelques minutes auparavant. Il l’a suivie et a voulu l’embrasser, et c’est là que tout a dérapé.
Il s’est approché d’elle. Elle a eu un mouvement de recul. Il a lu sur son visage un mélange de surprise et de peur. Elle a perdu l’équilibre et elle est tombée.
Dans sa chute, la femme a heurté avec sa tête l’arête d’un mur. Son corps s’est affalé lourdement, dans le renfoncement de la porte d’un immeuble. Après ça, elle n’a plus bougé.
Bertrand revoit la scène défiler. Une scène où il a du mal à s’imaginer acteur. Il voit du sang s’écouler de la tête de la jeune femme. Et si elle était morte ? À cette éventualité, Bertrand se sent envahi par une peur panique. Tout s’accélère alors. Il entre dans un état second et perd sa capacité de raisonnement. La seule chose qu’il comprend de façon intuitive c’est qu’il ne faut pas qu’on le voie près du corps. Il n’a pas d’autre solution que de fuir.
Mais pourquoi n’arrive-t-il pas à maîtriser ses pulsions ? D’habitude, cela ne se passe pas comme cela. La fille crie. Il rigole et s’en va. Et puis c’est tout. Pas de quoi en faire un drame ! Mais là, c’est différent.
L’alcool aidant, Bertrand a encore fait n’importe quoi. Et maintenant, tout est trop rapide. Le sang. La fille qui ne bouge plus. La lâcheté et la peur de devoir répondre de ses actes prennent le dessus, et l’éventualité d’appeler les secours ne lui effleure même pas l’esprit.
Le temps orageux ajoute à sa confusion. Il ne pense plus qu’à s’enfuir. Au plus vite. Mettre le plus de distance possible avec la victime de son comportement douteux.
La pluie commence alors à tomber.
Il fait demi-tour et remonte la rue en courant, manquant de renverser un homme qui arrive en sens inverse. Il l’entend jurer mais ne se retourne pas.
Et dire qu’au départ, il ne quémandait qu’un simple baiser. C’était vraiment trop lui demander, un simple petit baiser ! »