Ce recueil récite le goût âcre du gouffre inexploré de l’être en devenir d’une jeune fille de vingt-cinq ans qui conscientise sa métamorphose. Il a cela de singulier qu’il empapillote les pensées dans des dentelles de lyrisme.
Les mots sont les mets de l’âme ; souvenons-nous d’en choisir toujours de savoureux, sains et authentiques afin d’exprimer au monde l’essence même de notre condition intrinsèque.

Extrait

Une présence orange me laisse des marques sillonnées, bleues.
Des images froides plaquent mes désirs au sol ; je me souviens d’une réalité incolore, morte.
Des morceaux de nuage remplissent des secondes de vie.
Heureux ceux dont l’âme sommeille.
On vit autour de moi mais je tourne à l’encontre.
Fétus de noire rage, jaune, écornée; tu as jeté dans mes déchirures un carré de soie blanc-nuit.
S’écarteler du gauche chemin…
Garder en soi un lourd secret plein de souffre qui fissure l’antre de la joie et creuse le monstre de sable ; Ton secret est bien gardé dans ma douleur muette et solitaire.
Sage folie, tu vacilles mon étincelle.
Je vis, par moments.
Rougie par le vent, la gifle cingle mes tissus ; bleuie par le temps, la tumeur bouffe mes vertus.
Mémoire démente bloquée sur tes gestes ;
L’Amour est de cette vie ; il me connait.
Charmeur, il me harcèle et me plaît.
L’infini Des paillettes de plaisir roulent leurs bulles sur les cratères inconscients.
Petites perles de chaleur, petits rappels du corps; secret pucelage, une indicible fidélité.
Nature bergère et fœtus moral
L’ectoplasme copule, m’échoue aux écluses de la réminiscence.