RACONTI 2 : In paesi / Au village
Ouvrage collectif. Ce recueil, venu de tous, est à tous. Il est un hommage vivant du patrimoine immatériel d’une île qui n’oublie rien de ce qu’elle a été, de ce qu’elle est, de ce qu’elle entend devenir.
Ouvrage bilingue
Nous vous proposons d’être acteur de la naissance de notre livre en nous’ aidant à faire de sa parution prochaine, avec les Editions Maïa, un succès. Plus les préventes seront nombreuses, plus notre livre sera promu et diffusé. En retour, vous serez présents dans l’ouvrage en page de remerciements et vous recevrez le livre en avant-première, frais de port inclus !
De nombreux contributeurs ont apporté et apportent encore leurs témoignages, leurs connaissances, faisant ainsi du connu et de l’inédit une œuvre commune : un’òpara/un’uparata. À l’instar de nos anciens qui se réunissaient pour des actions communes, construction d’une bâtisse, vendanges, tonte des brebis ou des chèvres, fenaison, aide dans le cas d’une famille dans le besoin, etc.
C’est donc toute la tradition culturelle corse qui anime ce travail commun autour du patrimoine oral. Des contes, des légendes, des récits, la Corse n’en manque pas. Comme d’autres peuples de par le monde, les Corses aiment dire, parler, raconter, transmettre ce qu’ils sont à travers le fil d’une histoire. Cette histoire est la leur, car elle est issue de leur terre, mais aussi, à ce titre, participe-t-elle de l’histoire du monde. L’histoire de l’homme qui se raconte.
Ce recueil, venu de tous, est à tous. Il est un hommage vivant du patrimoine immatériel d’une île qui n’oublie rien de ce qu’elle a été, de ce qu’elle est, de ce qu’elle entend devenir.
C’est par le récit, moment éphémère d’une vie, que l’homme accède à l’éternel, pour reprendre la pensée du philosophe Wladimir Jankélévitch.
Rinatu Coti
Extrait
Mursiglia / Centuri
La bataille des crucifix au couvent de Morsiglia
( Michel-Edouard Nigaglioni )
(Histoire collectée en 1990 auprès d’un villageois, membre de l’ancienne confrérie)
(…..) À l’heure dite, le matin du jour de l’Annonciation, deux processions se formaient et quittaient leur village, bannières au vent. Les hommes avaient revêtu leur vêtement de confrère : un sacone blanc noué à la taille et un mantelet sur les épaules. Ils étaient massés, avec ordre, derrière le grand et lourd crucifix de procession. A Morsiglia, comme à Centuri, il s’agissait d’un beau et précieux Christ en bois polychrome, sculpté avec art dans la ville de Gênes. Ces sculptures, dignes d’un musée, étaient vieilles de plus de 200 ans. Elles faisaient la fierté de leur village respectif qui l’avait acquis fort cher, au prix de bien des privations.
On ne sait lequel des deux crucifix était le plus ancien ; était-ce celui de Morsiglia, ou celui de Centuri ? Dans la contrée, chacun disait : « C’est le nôtre le plus ancien, les habitants du village d’à côté nous ont copiés car ils en étaient vert de jalousie ; ils ont acheté le leur plusieurs années après nous, mais quoi qu’il en soit, c’est le nôtre le plus beau ». Et l’on entendait ce même discours tant à Morsiglia, qu’à Centuri.
Dans chacun des deux villages, le jour de la fête, le porteur de croix, aux muscles de fer, savait qu’il s’exposait à de grandes fatigues. Pourtant, il n’aurait laissé sa place pour rien au monde, persuadé que sa prouesse sportive lui apporterait des grâces et des dons du ciel. Le regard impressionné des jeunes hommes du village, enviant la puissance de ses gros bras, ainsi que la petite lueur d’admiration qui brillait dans les yeux des jeunes filles, étaient déjà des récompenses appréciables et appréciées….
Les Morsigliais aiment les Centurais comme leurs frères et inversement, ce qui n’exclut pas un certain « esprit de clocher » et une saine émulation. Cette rivalité s’exprima de façon cocasse dans l’entre-deux-guerres, à l’occasion des fêtes du couvent. (…)
A me casa materna
(Marcedda Stefanelli)
A rivergu sarrendu l’ochji, cù i so petri frusti è allisciati da u tempu.
Davant’à u purtò, una panca par piddà frescu o soli.
Quandu minnanna è missiavu si sò spusati, missiavu hà vindutu a so casa, è hà fattu un appicciu à a casa di a moglia. Era à mezu à u carrughju. Par fà u cummerciu era ben piazzata. In l’appicciu si truvaia u magazenu indu c’era di tuttu. I parastaghji erani carchi à roba. Stofi, stuvigli di casa, scarpi, vistiti… Marcanzia à tutti prezzi è d’ogni lochi.
À manca, c’era a cucina, in fondu una cucinara nera, sempri calda, eppo u sciaminè chì nimu ùn attizza più. Ma in a me mimoria hè sempri accesu, è nienti ch’à mintuvallu mi scalda sempri.
U purtonu par cuddà à u primu pianu, indu c’erani trè stanzi è u salonu, a noscia zia Maria, chì era fantina, si ni stava tutta a ghjurnata ghjilusii chjosi. A me suredda ed eiu quand’è no surtiami di a cucina calda par cuddà à dorma, u pigliavami lestra lestra, parchì era cutratu. A scala di legnu trizinava. Aspittavamu à ziu, ingutuppati sott’à u cuvartoghju, ch’eddu cuddessi à chjinassi. Ogni sera ci cuntava una fola. Qualchì volta à mezu à a storia si mittia à surracà. S’era inzucchittatu.
U lindumani ùn si ramintava più. Erami no chì li diciami indu s’era piantatu.
Quandu ùn avia voglia, cuminciava cusì :
– Stasera v’aghju da cuntà una fola…
Stava zittu un pocu. No :
– Allora !
– V’aghju da cuntà una fola. Cusì chjuca, cusì chjuca… Ùn a trovu più !
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