RACONTI tome V « Paradis et après… – Paradisu eppò… »

Ouvrages collectifs sous la direction de :

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DALMAS-ALFONSI PAUL
FRANCESCHI CLAUDE
FRANCHI GHJUVAN GHJASEPPIU
LEONARDI GERARD
MASSIANI SANTU
MEDORI HENRI
PERALDI-GRIMALDI BRIGITTE
RIONI-LEONARDI ANDREE
SANTUCCI LUCIA

Photo couverture Raconti 5
DE CASABIANCA JULIEN
Site : juliendecasabianca@gmail.com

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4eme de couverture

U Paradisu sì, ma nimu ci vole andà. Le Paradis, certes, mais guère l’envie de s’y trouver soi-même !
Mieux, et le plus possible, retarder l’inévitable, tant mérité pourtant au terme d’une vie exemplaire, ou presque. La récompense, une nouvelle existence, à s’épargner toutefois en se battant tel un beau diable, et, mieux, se trouvant au Paradis malgré tout, tout faire pour en être expulsé, sous le vocable de « Misere ».
Mystère. En rendent compte les thèmes ici de « la messe du revenant », « Misère entre au Paradis » (A Fola di Peppettu), La mère de Saint-Pierre, le Pont du Diable, à titre d’exemples, si richement repris. Sous tous les cieux, à toutes époques, dans des schémas et termes à la fois analogues et différents, est rapportée la crainte primordiale, indépendante des civilisations et des énergies. Y compris donc les îles, la Corse, la Méditerranée, l’Europe avec Pimpernelle, Federigo, toujours plus loin encore, le « Bon-home Misere ».
L’ingéniosité de l’individu constitue une assurance pour celui-ci, à son échelle, en toutes circonstances, sans aucun doute. La mort à la porte, c’est l’occasion de solliciter l’esprit fût-ce modestement, la lecture aidant, de manière très à propos libre et davantage que seulement sympathique ou malicieuse, c’est-à-dire bien à-propos. Le début de quelque chose d’important, sinon plus. N’est-ce pas ainsi qu’il s’agit partout de le comprendre ? I Corsi sò mica soli à pensà cusì. (A-L. B.)

LES CONTES

« Voici un conte. Je l’ai dit à un savant et il m’a juré qu’il venait de Russie ; je l’ai dit à un vieux soldat et il m’a affirmé l’avoir entendu en Allemagne, alors que le drapeau français se promenait dans le pays des Teutons ; je l’ai dit à un paysan de France et il l’a reconnu pour l’un de ceux que sa vieille grand-mère aimait jadis le plus souvent à répéter… De quel pays est donc ce conte ? Est- il de Chine ou d’Amérique ? Ami lecteur, c’est à vous d’en juger ; mais peut-être nous vient-il en droite ligne de votre gracieux village ou de la ville que vous habitez »

Frédéric Ortoli, « La tradition » 1891, tome V, page 334

Le pont du diable
(« Revue de la Corse, historique et littéraire/N° 5 »)
(Natali Jean-Baptiste, 1920)

Une fois, San Martinu — qui, comme chacun le sait, était berger du Niolo – gardait ses brebis. Il pleuvait, mais le saint homme fumait tranquillement sa pipe – narguant la pluie – enveloppé qu’il était de son ample, long, épais, lourd pilone en poil de chèvre.

Se présenta un singulier quidam, bizarrement accoutré d’une trop courte et trop étroite veste, d’un trop court et trop étroit pantalon (le tout en vieux velours), coiffé d’une antique casquette de drap trouée, chaussé de souliers tout neufs aux empeignes graissées de lard, aux semelles de trois doigts d’épaisseur, ferrées d’énormes clous.
— Bonjour, ami… dit-il.
— Bonjour… répondit San Martinu sans ôter la pipe de sa bouche.
L’homme prit cet air embarrassé, humble de qui recourt au prochain.
— Je vois que vous êtes, un bon, un brave, un saint homme… qu’il vous est agréable de rendre service… Et, justement, j’aurais besoin d’un service.
San Martinu examina son interlocuteur : une espèce de géant osseux, sec – dont le masque glabre, tourmenté, crevassé, comme noirci au feu, cuit et recuit – semblait sortir de quelque diabolique forge, « l’air de quelqu’un qui a cloué le Christ », se dit le saint en faisant la grimace.
Ce jeu de physionomie n’échappa point à l’étranger qui reprit benoîtement :
— Eh ! j’en conviens… ma mine est peu engageante… Mais rappelez-vous que notre Seigneur se plaît souvent à recouvrir d’un corps inquiétant une âme bonne et loyale. Cette remarque, le ton dont elle avait été faite, écartèrent les préventions du saint.
— Et comment pourrais-je vous servir, ô galant homme ? demanda-t-il. Manquez-vous de pain ? Vous faut-il quelque argent pour voyager ? –
— Ah ! quelle méprise ! s’écria l’homme avec dignité… En dépit de mes apparences miteuses, je ne suis pas de ces vagabonds qui tendent la main… Voyez – il montra un vieux porte-monnaie en cuir de truie, contenant un certain nombre d’écus – voyez… j’ai de l’argent… honnêtement gagné avec force « ahan » et sueur… Nul ne pourrait se vanter de m’avoir fait ou refusé. (à suivre…)

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