Biographie de l’auteur

Passionné par la musique de jazz, qu’il pratiqua un temps comme professionnel, La vie de l’auteur a longtemps été mouvementée, voire aventureuse, avant qu’il ne pose son sac dans l’univers tendre et rassurant de la femme qui allait devenir son épouse, puis la mère de sa fille.
Cette vie rêvée de musicien prit fin, lorsque, devenu père de famille, il ne s’oriente vers la stabilité en devenant directeur de port. Cet épisode de vie, passionnante mais chronophage dura près de vingt ans, avant que son divorce et l’âge de la retraite ne le conduisent dans le sombre ennui de l’oisiveté.
Pour combler ce vide il s’est alors risqué à l’aventure de devenir écrivain. Il a, depuis, commis quatre ouvrages, dont l’un, « l’Avis des animaux », préfacé par Mr Allain Bougrain-Dubourg, a eu la chance de bénéficier de l’aide inconditionnelle et gracieuse de Mme Brigitte Bardot. Ce précieux encouragement l’a aidé à croire que sa prose pouvait représenter un intérêt pour d’autres que pour lui. Il s’est alors laissé convaincre par cette évidence : « Écrire pour écrire est peut-être dérisoire, mais pourtant, pour écrire, il faut… écrire. Coucher sa pensée sur le papier, se donner le mal de le faire, c’est rendre hommage à cette pensée, c’est lui donner de l’importance. »

À propos du livre

Un thriller où ésotérisme et philosophie tiennent une place indispensable, sans en étouffer le contenu. Un roman policier basé sur une idée vieille comme le monde : la résurrection. Une intrigue contemporaine où le présent se mêle au passé, avant d’affronter l’avenir. Un duel sans merci entre une jeune commissaire de police et un prêtre tueur en série, bourreau de pédophiles et autres féminicides. Mais tout ne sera pas si simple…

Prologue

17 Juillet 1975

Le vieil homme en costume noir, chapeau de paille vissé sur la tête, s’appuyait douloureusement sur sa canne en entrant dans la vieille église du XII° siècle dédiée à la Vierge Marie, au cœur du village médiéval de « Lama », en Haute Corse, dans la région de Balagne.
Le havre de fraîcheur lui procurait, comme toujours, la même intense émotion que dégageait ce lieu dont le style roman, sombre et chaud, accentuait, plus encore, l’atmosphère de recueillement et de prière qu’il imposait par sa force et sa noblesse.
La noblesse des Bâtisseurs de Dieu.
Après s’être longuement recueilli au pied de Sainte-Marie, vierge de tous pêchés, dont la statue répandait tant d’Amour, il se dirigea à pas comptés vers le confessionnal et après s’être assuré que l’emplacement réservé aux repentants était libre, s’y installa du mieux qu’il le pouvait.
Le prêtre étant présent à sa place d’intermédiaire de Notre Seigneur, il se racla la gorge avant de parler
– Mon Père, pardonnez-moi parce que j’ai pêché.
– Je vous écoute, mon Fils…
La longue énumération des pêchés du vieil homme se poursuivit d’une voix assurée qui démentait l’aspect fragile du vieillard.
Le prêtre qui l’avait écouté religieusement et sans l’interrompre, se racla la gorge à son tour.
– Mon Fils, le nombre et le caractère de vos égarements font froid dans le dos, je dois bien l’avouer.
– Je ne me déplace jamais pour rien, mon Père.
– De fait, aucune des pénitences que je serais en mesure de vous infliger ne serait à la hauteur de vos méfaits.
Allez donc dans la paix du Christ qui, seul, est apte à vous juger.
Ou pas…
– Pardon ?
– Il existe, sur terre, une voix de rédemption dont nous ne pouvons débattre ici.
– Alors, où et quand, mon Père ?
– Vous allez rentrer chez vous, sans parler à qui que ce soit et vous allonger sur votre lit. Alors, ce qui doit advenir adviendra.

Arrivé à sa maison, nichée au milieu d’oliviers centenaires qui la protégeaient de la touffeur de cet après-midi d’été, le vieil homme ôta calmement sa veste et son chapeau, puis s’allongea sur son lit et curieusement, une douce quiétude, qu’il n’avait peut-être jamais connue de sa vie, l’envahit tout entier.
« Après tout, la vie n’est qu’une agitation inutile » (1), pensa-t-il en s’endormant.

Le lendemain, l’infirmière qui venait chaque matin lui prodiguer les soins de la journée le trouva mort sur son lit, le visage si apaisé qu’elle le reconnut à peine.

Les obsèques d’Ange Amoretti se déroulèrent dans la plus stricte intimité ; seuls, son épouse et leurs deux enfants, venus du pays grassois et qu’il avait pourtant abandonnés depuis longtemps déjà, suivaient le cortège funèbre. Tout au plus, quelques personnes âgées, en mal de distraction et les pleureuses traditionnelles, s’étaient-elles jointes à la cérémonie.

Ange n’avait pas d’amis.

( 1 ) : Eugène Ionesco

« La vieillesse n’est qu’une pâle imitation de la vie.
La maladie et l’invalidité en sont le purgatoire »